Ce premier octobre se déroulait la remise des Certificats d’Université en Pastorale de la Santé (CUPS). Une troisième édition qui aura fait parlé d’elle ! L’équipe porteuse a, en effet, complètement retravaillé le programme en intégrant notamment des stages. Tous, étudiants, maîtres de stage – également remerciés ce soir – et organisateurs s’accordent à dire que l’on se souviendra du CUPS3 qui n’eut rien d’une sinécure ! Les huit lauréats de ce Graal et les onze maîtres de stages qui les ont accompagnés n’en sont que plus méritants !
Le professeur Arnaud Join-Lambert, responsable académique du Certificat, a ouvert la séance devant un auditoire composé entre autres des équipes de pastorale de la santé des quatre diocèses francophones, venus féliciter leurs lauréats. Mgr Hudsyn, évêque référendaire pour la pastorale de la santé au moment du lancement de cette 3e édition, était également présent. Cette après-midi encore se déroulait la présentation des TFF pour ce Certificat exigeant – un certificat de niveau 7 – rappellera Arnaud Join-Lambert, ce qui correspond à un niveau master.
Travailler au cœur de la souffrance physique, psychique et spirituelle, dans des hôpitaux parfois hostiles, accompagner la souffrance des familles et des soignants exige une préparation solide, des compétences affinées et une relecture constante des pratiques. Mais la qualité d’un accompagnement se mesure-t-elle ? C'est la question soulevée par Pierre-Yves Brandt, professeur à l’Université de Lausanne, docteur en psychologie et en théologie, invité pour cette proclamation. Comment objectiver des critères ? La qualité dépendra d’une préparation qui permet de réagir de manière adéquate face à des situations variées. Elle sera également fonction d’une disponibilité. A-t-on les moyens d’offrir cette disponibilité ? Quelles sont les compétences requises en termes de préparation ? Le Cups est bien-sûr une voie… Le professeur propose deux pistes pour répondre à ces questions : de façon indirecte en récoltant des données (échos informels en fin d’entretien, enquêtes de satisfaction, recherches scientifiques etc.) ; ou en se donnant des critères pour évaluer l’adéquation de ses propres prestations (compétences professionnelles, spirituelles et personnelles ; collaborations interprofessionnelles ; approches intégratives ; accessibilité géographique, temporelle et en termes de non-discrimination ; suivi entre domicile et séjours hospitaliers ; développement professionnel, supervision, formation etc..).
Pierre-Yves Brandt rappelle qu’on évalue un service, pas une personne à qui appartiennent les compétences. Il est important de se préoccuper de qualité car c’est une question de responsabilité et de respect à l’égard des mandataires sociaux qui envoient les aumôniers et des bénéficiaires. Mais l’évaluation doit se faire en étroite collaboration avec l’Esprit Saint, car si la recherche d’évaluation est synonyme d’autosuffisance, elle devient alors dangereuse.
Géraldine Brunel-Gotzig, aumônière en hôpital psychiatrique dans le diocèse de Liège, a ensuite offert une « relecture gastronomique » pleine d’humour de cette édition du CUPS. « Parce que la coupe est pleine », plaisante-t-elle, évoquant un « menu hypercalorique » concocté par l’UCLouvain pour cette troisième édition. Tout en louant la finesse des mets servis et la convivialité des moments partagés, elle lance un appel pour des « menus » moins copieux à l'avenir. Les participants de cette édition 2024 recommandent ainsi tolérance et prudence pour la prochaine, probablement prévue en 2026.
Enfin, Sœur Myriam Gosseye, Mmes Véronique de Thuy-Croizé et Catherine Chevalier, coordinatrices de la formation, ont conclu la cérémonie en célébrant la formidable aventure collective vécue. Face à l’exigence de ce certificat, un groupe soudé s’est formé, tandis qu'un tout nouveau réseau de maîtres de stage a vu le jour. Après cette expérience, l'idée d’un certificat sans stage devient impensable : il faudra désormais former des animateurs en pastorale aptes à endosser ce rôle clé.
Après la remise des certificats aux heureux certifiés et des attestations aux maîtres de stage, la séance s’est terminée autour d’un drink bien mérité.
Christine Gosselin