Lors de l'audience générale de ce mercredi, le pape François s'est arrêté sur le drame des routes migratoires qui se soldent souvent par la mort des personnes contraintes de traverser mers et déserts. Le Souverain pontife a fustigé le "péché grave" de ceux qui oeuvrent systématiquement à repousser les migrants.
Ce mercredi matin, le pape a longuement évoqué le drame des routes migratoires souvent mortelles pour de nombreux hommes, femmes et enfants. Une réalité qui fait écho au Psaume 107: "Certains erraient dans le désert sur des chemins perdus, sans trouver de ville où s'établir : ils souffraient la faim et la soif, ils sentaient leur âme défaillir. Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse." (Ps 107 (106), 1.4-6.)
Le besoin de paix et de sécurité de ces personnes fait souvent la une des journaux, tout comme la tragédie des disparitions. François est revenu sur deux espaces géographiques de cette souffrance : la mer et le désert. "Mer et désert: ces deux mots reviennent dans tant de témoignages que je reçois, aussi bien de la part des migrants que des personnes qui s'engagent à leur secours" a t-il souligné. La mer et le désert sont à entendre au sens large: cela concerne tous, les espaces hostiles traversés par les migrants, comme aussi des fleuves ou des jungles.
La Méditerranée est devenue un cimetière
"J'ai souvent parlé de la Méditerranée, parce que je suis évêque de Rome et parce qu'elle est emblématique: la mare nostrum, lieu de communication entre les peuples et les civilisations, est devenue un cimetière", a ensuite dit le pape en écho à des propos tenus lors de son voyage à Marseille en septembre 2023. "La tragédie, a poursuivi François, c'est que beaucoup, la plupart de ces morts, auraient pu être sauvés".
Et de dénoncer le "péché grave" qui consiste à repousser par tous les moyens les migrants : “Il faut le dire clairement : il y a ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants. Et cela, en toute conscience et responsabilité, est un 'péché grave'.” François, qui avait notamment reçu Pato à sa résidence, un migrant ayant perdu femme et enfant sur la route entre la Libye et la Tunisie, a aussi dénoncé ceux qui mènent et abandonnent ces personnes dans le désert.
Pour une "gouvernance mondiale des migrations"
Si ces migrants ne devraient jamais trouver la mort lors de leur voyage, il est nécessaire de trouver des solutions, a plaidé l’évêque de Rome. "Ce n'est pas par des lois plus restrictives, ce n'est pas par la militarisation des frontières, ce n'est pas par des rejets que nous y parviendrons, a t-il insisté, mais en encourageant de toutes les manières possibles une gouvernance mondiale des migrations fondée sur la justice, la fraternité et la solidarité".
Le Pape a aussi loué les efforts des "bons samaritains" qui font tout leur possible pour secourir et sauver les migrants blessés et abandonnés sur les routes de la désespérance, sur les cinq continents. Des hommes et des femmes courageux "qui sont le signe d'une humanité qui ne se laisse pas contaminer par la culture néfaste de l'indifférence et du rejet". Ceux qui ne peuvent être comme eux, "en première ligne" a t-il précisé peuvent le faire dans la prière, une contribution précieuse à ce "combat pour la civilisation".
D'après Vatican News