Cette semaine, CathoBel se plonge dans les programmes des six principaux partis belges francophones. Ils sont une majorité à plaider en faveur d'un élargissement des conditions de l'IVG.
PTB
Sous le slogan "mon corps, mon choix", le PTB se montre à la pointe du combat en faveur de l’avortement. Il rappelle avoir soutenu la proposition de loi de 2019 visant à en élargir les conditions (et, notamment, à faire passer le délai légal à 18 semaines). Et reproche à la N-VA et au CD&V de s’y être opposé. Dans la même logique, le PTB veut augmenter le nombre de centres d’avortement, inscrire l’avortement dans la formation de base des médecins et rendre la pilule et les préservatifs gratuits.
PS
L’avortement est un point important pour les socialistes, qui y consacrent quatre pages dans leur programme. Ils veulent étendre le délai légal de 12 à 18 semaines, créer des structures multidisciplinaires dédiées à l’avortement du deuxième trimestre, supprimer le délai d’attente obligatoire, décriminaliser l’IVG. Le PS demande aussi la gratuité totale de l’avortement. Il a encore une attention pour les mineures: pour le PS, le consentement des parents ne devrait plus jamais être requis (en tout cas lorsque la jeune dispose de la capacité de discernement).
ECOLO
Pour Ecolo, le droit à l’avortement doit être inscrit dans la Constitution et dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Parallèlement, l’accès à l’IVG doit être facilité. Dans cette logique, les Verts plaident pour un allongement du délai à 22 semaines et une décriminalisation totale de la pratique. Ils veulent aussi améliorer la formation et la sensibilisation des étudiants en médecine sur cette question. Ils estiment enfin que l’EVRAS est une façon d’amplifier la prévention en matière de grossesse non-désirée.
Les Engagés
Pour Les Engagés, le droit à l’avortement est "un droit essentiel". "Personne ne doit être forcé de garder un enfant qui ne serait pas désiré et qui ne serait alors pas éduqué avec toute l’attention dont il aura besoin." Les centristes veulent réduire le délai de réflexion, améliorer l’encadrement des familles qui ont recours à l’IVG, allonger "raisonnablement" le délai légal. En revanche, ils sont favorables au maintien de la possibilité de sanctions du corps médical en cas de non-respect de la loi. Et prônent la liberté de vote des parlementaires sur les questions de nature bioéthique.
DéFI
Le parti amarante donne sa position sur l’avortement dans le chapitre (ou "axe") intitulé "Faire de la laïcité politique la clef de la citoyenneté et du vivre-ensemble". DéFI veut "améliorer les conditions légales". En l’occurrence, il est favorable à l’allongement du délai de grossesse, à la suppression du délai de réflexion ainsi qu’à celles des peines de prison potentiellement encourues par les femmes et les médecins. "DéFI s’engage à dépénaliser totalement l’IVG et à allonger le délai légal pour avorter à 18 semaines."
MR
Le MR indique sa volonté d’inscrire dans la Constitution le droit à disposer librement de son corps. Cette mention doit notamment permettre de garantir le droit à l’avortement. Dans leur programme, les libéraux évoquent ce sujet à deux reprises: dans une section relative "à la poussée du fait religieux et des obscurantismes" et dans un passage consacré à "l’égalité entre hommes et femmes". La perspective du MR est aussi internationale: "nous voulons garantir le droit à un avortement sûr et légal au sein de l’Union européenne", indiquent les libéraux.