Mons : une journée de lumière, de lien et de parole libérée


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Mons : une journée de lumière, de lien et de parole libérée
Par Diocèse de Tournai
Publié le
4 min

Près de 900 élèves de 4e secondaire de Saint-Luc, Saint-Stanislas, du Sacré-Cœur et des Ursulines ont été invités à un «voyage» à la fois solidaire et spirituel. Sur le thème «Passons de l’ombre à la lumière», ils ont exploré ensemble les couleurs de leur vie d’ado…

Le projet est né un peu par hasard, au détour d’un échange au sein d’une équipe d’animation pastorale. Qu’est-ce qu’on pourrait mettre en place pour les écoles? Pour créer du lien, pour répondre à l’envie de se rassembler et de se rencontrer? L’idée a fait son chemin et la Pastorale scolaire s’en est emparée, embarquant dans l’aventure l’équipe du service diocésain des jeunes, Rise Up. «On s’est rendu compte qu’on a mis en marche un mastodonte, c’était sans doute un peu audacieux, mais c’était aussi une façon de repenser la pastorale», explique Bernard Ghislain, responsable de la Pastorale scolaire du secondaire pour le diocèse de Tournai. Une audace qui s’est révélé payante puisque des centaines d’élèves issus de quatre écoles du réseau libre montois se sont retrouvés à la collégiale Sainte-Waudru de Mons pour prendre part à cette journée!

Pourquoi avoir ciblé la 4e année secondaire? «Il existe déjà beaucoup de choses mises en place pour les 5e et les 6e, alors que pour les 4e il n’y a rien au niveau de la pastorale. Bien sûr les élèves de 4e sont un peu plus timides, plus réservés, mais un événement comme cette journée peut créer un déclic et libérer la parole.»

En écho à la fête de Pâques

La date du vendredi 5 avril 2024 n’a pas été choisie au hasard, quelques jours à peine après le moment central de l’année liturgique des chrétiens. Sur le podium qui accueille les musiciens de Rise Up, Bernard Ghislain s’adresse aux jeunes et à leurs professeurs, installés dans la nef principale de la collégiale montoise: «Si on a pris le thème ‘Passons de l’ombre à la lumière’, dans nos vies, dans nos cœurs, c’est parce que nous venons de vivre Pâques. C’est vraiment ça, le passage de la mort à la vie.»

Le défi de cette grande journée de rassemblement, c’était aussi de trouver des lieux pour accueillir les dizaines d’ateliers proposés aux élèves. Alors par petits groupes mélangés, accompagné d’un prof, ils se sont éparpillés dans la ville. Églises, chapelles, foyers, classes, mais aussi le home des Pauvres Sœurs, l’hôpital Saint-Joseph, les ateliers des Fucam ou encore la Maison Saint-Paul ont ouvert leurs portes pour un moment de rencontre, de réflexion ou de partage.

On y a parlé solidarité, avec des bénévoles d’Amnesty International, de la Croix-Rouge, d’Oxfam, des visiteurs de malades ou de prison. Mais on y a aussi évoqué les ombres et les lumières de la vie. Parfois avec peu de mots, à peine murmurés, à peine audibles, voire par le silence. Parfois à travers des petits jeux. Pour exprimer ses angoisses, son mal-être, la sensation de se sentir différent, seul, toutes les émotions à vif de l’adolescence. Pour dire que la crise climatique fait peur. Qu’on ne se sent pas toujours en sécurité dans la rue. Qu’on n’est pas épanoui dans sa classe. Les profs jouent le jeu et encouragent les jeunes: «On ne se reverra peut-être jamais, alors si vous voulez partager quelque chose de gris ou de joyeux dans votre vie, profitez-en!»


Se dire sur des post-it

En milieu d’après-midi, de retour à Sainte-Waudru, l’ambiance est plus décontractée, sans doute certains ont-ils appris à se connaître un peu, et ils sont plus nombreux qu’en début de journée à frapper dans les mains au rythme des airs interprétés sur scène. Une nouvelle fois, Pâques est au centre. L’ombre et la lumière aussi. Sur les quatre grandes croix de bois qui ont été placées plus tôt dans l’édifice, des groupes de jeunes viennent coller les post-it de toutes les couleurs sur lesquels ils ont pu écrire leurs joies, leurs rêves. Il y en a tellement que les croix sont vite recouvertes de tous ces petits mots chargés d’espoir.

Dans un petit bocal de verre au pied de chaque croix, les papiers blancs s’amoncellent aussi. Là, ce sont les peines et les difficultés que l’on dépose. Personne ne les lira parce que c’est personnel, intime, souvent douloureux. Mais les écrire, les exprimer, c’est aussi s’en libérer un peu. Les laisser là, dans ce bocal silencieux et discret, loin de tout jugement ou reproche, c’est comme s’alléger d’un poids. Abandonner les ombres pour choisir la lumière…

A.M.




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