Retrouvez le commentaire de l’évangile de la Solennité de la Résurrection du Seigneur par Brigitte Rigo: “Trois cheminements…”


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Retrouvez le commentaire de l’évangile de la Solennité de la Résurrection du Seigneur par Brigitte Rigo: “Trois cheminements…”
La Résurrection - Andrea di Bartolo (1389-1428)
Par La rédaction
Publié le
3 min

L'Evangile du Jour (Jean 20, 1-9) nous apprend que le tombeau de Jésus est vide. Nous ne devons plus chercher parmi les morts Celui qui est vivant, car Il est ressuscité. Trois personnes se rendent au tombeau. Pour Brigitte Rigo, théologienne spécialisée en études bibliques, il s'agit là de trois cheminements bien différents...

Ils sont trois à se rendre au tombeau de Jésus, une femme et deux hommes.

Marie-Madeleine d’abord, de grand matin. Elle, l’amie fidèle, la femme disciple guérie par Jésus. Elle qui l’accompagnait sur les routes de Galilée (Lc 08,02-03). Elle encore, l’une des quatre femmes se tenant au pied de la croix de Jésus (Jn 19,25). A son arrivée, elle se rend compte que la pierre qui fermait le tombeau a été soulevée. Affolement, tristesse.

Paniquée, dévastée, elle court en informer deux disciples. Pas n’importe lesquels! Simon-Pierre à qui la communauté était confiée et ‘l’autre disciple’, anonyme. De ce dernier, on sait seulement que ‘Jésus l’aimait’. Comme vous! Comme moi!

Course des deux hommes pour voir de leurs propres yeux.

Ils étaient trois à se rendre au tombeau. Trois disciples, trois cheminements si différents.

Marie-Madeleine reviendra au tombeau dans la journée: perdue, débordée par son chagrin, toute en pleurs, ‘ne sachant pas où on a déposé le Seigneur’ (Jn 20,11).

Simon-Pierre, lui, semble ébahi devant ce qu’il découvre: les lignes et le suaire bien rangés. Froideur du constat. Perplexité et sans doute questionnement: que s’est-il donc passé?

L’autre disciple, celui que Jésus aimait’, sera le seul à ‘voir et à croire’, deux verbes qui rythment la suite de ce chapitre 20. Lui seul est conduit jusqu’à la foi pascale. Et pourtant, Jésus ressuscité ne s’est pas donné à voir. Pas encore, du moins.

Des indices infimes – les linges et le suaire bien rangés - ont suffi à éveiller en lui pareille intuition du coeur. Pas de preuve imparable, irréfutable: elle aurait aussi emporté l’adhésion de Simon-Pierre! Seulement ces ‘signes’, écrirait l’auteur du quatrième l’évangile. Attention qui va au-delà de ces indices ténus, qui les décrypte: "On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux".

Trois disciples et trois cheminements, chacun avançant à son rythme vers la foi pascale, selon ce qu’était sa relation avec le prophète de Nazareth. N’est-ce pas le cas pour chacun de nous? Pas facile de ne s’appuyer que sur des signes! Le disciple bien-aimé l’a fait. Et moi?

Trois disciples, membres d’une même communauté de foi et de prière.

Chacun y vient avec ce qu’il est et ce qu’il vit: son chagrin, ses questions, sa foi. Moment de vrai partage concernant l’essentiel, de recherche commune. Ensuite chacun rentre chez soi, poursuivant seul sa réflexion et son cheminement. Vraie ‘synodalité’!

Un rêve, en guise d’ouverture...

Que nos communautés chrétiennes soient ces lieux où, en grande confiance, la recherche de chacun puisse se dire, se confronter, se laisser questionner. Qu’elles soient aussi ces espaces où, grâce à l’écoute commune de la Parole, au partage de l’écho qu’elle éveille en soi ou des signes perçus, un déclic puisse advenir:

"Il est vraiment ressuscité! Pourquoi chercher parmi les morts?

Il est vivant comme il l’a promis! Alléluia!"

Brigitte RIGO


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