Le Jardin des apparitions de Beauraing sera un vrai jardin


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Le Jardin des apparitions de Beauraing sera un vrai jardin
Par Diocèse de Namur
Publié le
5 min

Tout a été pensé pour que ce jardin soit très beau, coloré tout au long de l’année par les fleurs qui s’y épanouiront ou encore par les feuillages des arbustes. Un jardin qui ne sera ni gourmand en eau ni en entretien. Dès l’automne, ce sont 15.000 plantes qui seront ainsi mises en terre dans le Jardin des apparitions ! Un lieu qui sera, avant tout, et c’était le souhait des pèlerins du sanctuaire de Beauraing, un « vrai jardin. » Une invitation à la prière, à l’intériorité, à cheminer au fil de ses pas vers Notre-Dame au Cœur d’or. Luc Noël, « Monsieur Jardin et Loisirs » de la RTBF associé au chantier : « Ce jardin sera le rendez-vous des beautés à venir… »

Tous les jardiniers amateurs le savent : concevoir un jardin ne s’improvise pas. Alors, repenser un espace aussi vaste que le Jardin des apparitions du sanctuaire de Beauraing qui accueille chaque année des milliers de pèlerins a de quoi donner le vertige. Cette rénovation était devenue incontournable. L’ensemble était non seulement bien triste mais aussi dangereux. A plusieurs endroits, soulevées par les racines des arbres, les dalles qui recouvraient le sol étaient autant d’obstacles pour les pèlerins. Les bancs gris placés autour de la statue de Marie faisaient bien triste mine ! La volonté était là mais comment faire ?

Christine André, bénévole, se désolait de voir ce lieu qui lui est cher dans un tel état. Lorsqu’on lui a demandé de rejoindre l’équipe chargée de repenser le jardin, elle a été ravie. Même satisfaction chez Luc Noël, « Monsieur Jardins et Loisirs » pour la RTBF, lui aussi habitué de Beauraing et chrétien convaincu (lire par ailleurs). Luc Noël : « L’idée était de retourner à un jardin comme celui qui existait lorsque la Vierge est apparue aux enfants. » Sur des photos de l’époque, dans les années 30, on voyait des arbres ornementaux, des rosiers, des ifs… « Lors de ces réunions, j’ai insisté sur la nécessité de faire appel à des professionnels, à des paysagistes. » Et là aussi, son aide a été précieuse. Au fil de ses émissions, il a rencontré un nombre incalculable de personnes. Restait à ouvrir son carnet d’adresses… C’est ainsi que Didier Willery, jardinier, auteur de nombreux livres sur les plantes – il vient de publier son 40e opus - et directeur technique du jardin le Vastérival, un des plus beaux de Normandie a accepté de se lancer dans l’aventure. Tout comme Thierry Delauroye, pépiniériste et spécialiste des héllébores. Ces deux amoureux du jardin au naturel vivent dans le Nord de la France.

Les contraintes de demain

« Nous devons imaginer ce jardin en nous projetant dans l’avenir. Nous allons vers un réchauffement climatique, il faut en tenir compte. Il y aura des vagues de chaleur avec des périodes de sécheresse. » explique Luc Noël.  Le choix des plantes est donc primordial tout comme la période de plantation. Pour leur donner toutes les chances de bien s’installer dans le sol, elles seront plantées à l’automne. Les pluies sont alors plus fréquentes et l’arrosage sera donc naturel.  Et si des arrosages, à la belle saison, s’avèrent nécessaires, des puits qui se trouvent à proximité seront bien utilisés. « Nous allons travailler avec des sols vivants souligne Luc Noël. Le sol sera recouvert par les feuilles mortes, le broyat réalisé avec le bois des tailles… » Le sol sera couvert en permanence, ce qui limite l’évaporation de l’eau, limite la pousse de ce que l’on appelle « mauvaises herbes », les advantices. Limite donc le passage du jardinier et de sa rasette. Un passage qui a pour conséquence de tasser la terre. Il s’agira d’un jardin bio.

Héllébores, ophiopogons, helianthemums…

Ce n’est là qu’un petit aperçu de ce qui sera planté. Il y aura en tout, en plusieurs étapes, 15.000 plantes et arbustes qui viendront occuper le jardin. Des fleurs de différentes couleurs pour jouer la carte de la diversité. Des fleurs bleues pour rappeler les apparitions. Les enfants ont parlé des reflets bleutés de la robe de « la Belle Dame. » Il y aura aussi des rosiers aux petites fleurs d’une grande simplicité. Des fleurs très prisées par les insectes butineurs. Et par les oiseaux lorsque les fruits, les cynorrhodons font leur apparition.

Un jardin où l’on pourra se promener grâce à des sentiers aménagés et bien sûr accessibles aux moins valides. Tous mèneront après tours et détours à la Vierge où chacun pourra se poser, prier, méditer. Un jardin naturel qui, dès les premiers mois de l’année prendra des couleurs avec les héllébores. Suivront les bulbes pour donner des fleurs de diverses variétés, de diverses teintes. Viendront ensuite les ophiopogons, des couvre sols qui s’épanouiront en même temps que les géraniums vivaces qui fleurissent de longues semaines. Des plantes qui, en couvrant le sol, limitent la pousse de mauvaises herbes. Pousseront encore à Beauraing des helianthemums, plantes particulièrement résistantes à la sécheresse. Et puis des graminées qui animeront, en fonction du vent, joyeusement l’espace.

Le site du sanctuaire de Beauraing tel qu’on l’a connu depuis des années a déjà bien changé ! La statue de Notre-Dame de Beauraing a quitté le socle qu’elle occupait près de l’aubépine pour un atelier de restauration. Les bulldozers sont passés à l’action pour détruire ce qui n’y avait plus sa place. Bientôt le jardin va prendre forme. Au moment de la plantation, il faudra beaucoup de bonnes volontés, des bénévoles à la main verte seront les bienvenus. Tout cela sera organisé en temps voulu. Luc Noël : « Nous voulons un chantier participatif. »

Christine Bolinne

La réalisation d’un tel espace a un coût. Un don même minime sera bien utile pour l’achat des fleurs, arbustes, arbres… Un don à effectuer sur le compte bancaire : Asbl Pro Maria BE28 7320 0592 3620 avec la mention « Pour la rénovation du jardin. »

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