Automne 1988, région liégeoise. Le corps sans vie de Grâce est retrouvé au pied d’une falaise. Les gendarmes vont vite faire le choix du suicide. Mais l’époux de la défunte est-il vraiment innocent?
Momo intrigue, et les femmes qui gravitent autour de lui aussi. La relation qu’il a avec chacune d’entre elles interroge, étonne, exaspère. Sa pauvre femme au physique ingrat, sa maîtresse décédée aussi, sa mère adoptive très possessive, sa mère biologique, sa belle-sœur…
Une nouvelle fois, Armel Job nous entraîne dans un drame finement ciselé. Les différents personnages du récit sont décrits avec précision. On hésite entre compassion et suspicion envers Momo, le mari éploré. On reste perplexe devant l’attitude de Céleste, sa mère adoptive. Et que penser des recherches qu’entreprend le professeur Dumont, lui qui avait découvert le corps? Pourquoi ne fait-il pas part aux gendarmes du résultat de ses fouilles? Et puis, il y a cette onctuosité crispante du personnel des restaurants, l’hostilité de la belle-famille, et l’obstination de l’adjudant Guillaume.
A nouveau le talent de l’auteur nous fait découvrir la complexité de l’âme humaine, le côté versatile des foules, et nous-mêmes qui oscillons d’un côté ou de l’autre en fonction des avancées de l’enquête. Pauvre Momo! Comme il ne fait pas bon être dans le viseur d’une enquête policière!
Catherine GIELEN, CDD Arlon
Armel Job, Le passager d’Amercœur. Robert Laffont, 2024, 269 pages, 19€ (+ frais de port) – Remise de 5% sur évocation de cet article.