Les catholiques du Nicaragua s’apprêtent à vivre les célébrations religieuses de la Semaine Sainte dans un contexte de persécution. Quelque 4.800 processions traditionnelles ont été interdites dans tout le pays, rapporte l’avocate Martha Patricia Molina.
Pour l’avocate et chercheuse nicaraguayenne Martha Patricia Molina qui vit aujourd’hui en exil, le régime de Daniel Ortega «veut éradiquer complètement la foi du peuple catholique pour que l’Église disparaisse».
Pour la Semaine Sainte 2024, environ 4.800 processions ont été interdites dans tout le pays (y compris les processions de chaque vendredi de Carême). Très peu de paroisses pourront organiser des célébrations en dehors des murs de leur église.
Dans les cathédrales de tous les diocèses du Nicaragua, les processions seront internes, de même que dans la plupart des paroisses et chapelles du pays. «En tant que peuple catholique, le Nicaragua est un pays très attaché la piété populaire», a déclaré M. Molina à ACI Prensa le 19 mars. Souvent, les mairies et les municipalités organisent elles-mêmes des activités religieuses pendant la Semaine sainte en dehors de l’autorisation ou la participation de l’Église catholique.
Désormais, selon M. Molina, le simple fait de manifester publiquement sa foi au Nicaragua expose les citoyens à un grave danger d’arrestation par la police. Personne n’est à l’abri, ni le clergé ni les laïcs. Les prêtres sont constamment surveillés par l’appareil de renseignement du régime Ortega. «La persécution et le harcèlement des prêtres n’ont pas changé. Au contraire, ils augmentent chaque jour». De nombreux prêtres ont reçu des menaces de mort pour avoir osé dénoncer l’injustice.
«Certaines processions ont été autorisées dans l’enceinte de l’église, mais à la dernière minute, un officier de la police nationale peut se présenter et donner un contre-ordre pour qu’elles ne partent pas, sous peine d’emprisonnement des participants», a conclu M. Molina.
Maurice Page pour cath.ch