C’est un rapport du CSA - qui fait froid dans le dos - qui nous a poussés à parler de la pornographie sur les réseaux sociaux. Dans ce nouvel épisode de Décryptages, nos deux décrypteurs du jour tentent de répondre à cette question cruciale : "Comment protéger les enfants pour qu’ils ne tombent pas, sans le vouloir, sur des contenus pornographiques ?" Avant d'aborder un sujet royal : la "forme de cancer" du roi Charles III.
Le rapport du CSA n’est pas la seule chose qui semble inquiéter le monde cette semaine. Buckingham Palace a annoncé lundi que le Roi Charles III souffre d’un cancer qui aurait été découvert lors de son opération à la prostate. Autant dire que de l’autre côté de la Manche, de larmes d’inquiétude ont déjà coulé sur les joues de ses sujets. C’est le second sujet que nous abordons avec Manu Van Lier, journaliste pour CathoBel, et Christian Laporte, journaliste spécialiste de la monarchie et de la politique belge.
Du contenu X sur X…
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a réalisé un monitoring de la plateforme X entre le 6 septembre et le 11 décembre 2023. Sur ces trois mois, près de 5000 contenus potentiellement problématiques ont été répertoriés par une intelligence artificielle. 1041 contenus ont pu être traités par les équipes du CSA. 908 d’entre eux contiennent un caractère clairement pornographique. Cela représente un taux de détection positive de 89%. Des chiffres qui pourraient nous faire tomber de nos chaises, surtout quand on sait qu’ils sont en accès « quasi totalement libre ».
Pour nos décrypteurs, une chose est sûre : il faut protéger les enfants de ces contenus. C’est d’autant plus vrai quand on entend ce que Georges Lecoq, co-auteur "Les dessous de la pornographie - En comprendre les dangers pour mieux accompagner et agir", disait à nos collègues en octobre dernier. Selon lui, des enfants de maternelle ont parfois des comportements qui laissent paraître deux choses : soit ils ont vu des contenus pornographiques, soit ils ont été abusés.
Pour Manu, la meilleure façon de les protéger c’est de contrôler ce qu’ils font, ainsi que le temps passé sur les écrans. "Ce n’est pas dans le salon avec leurs parents qu’ils vont regarder ça, mais plutôt seul dans leur chambre". Une solution serait alors de leur interdire d'emporter leur téléphone dans leur chambre quand ils vont dormir par exemple. En ce qui concerne Christian, il doute que l’éducation affective qui est faite aujourd’hui dans les écoles soit suffisante à ce sujet, ou qu’elle arrive à temps. "Nous avions eu un médecin en classe pour nous parler de tout ça. C’était en rhéto et sûrement un peu trop tard." Cela pourrait relancer le sujet de l’EVRAS, mais ce n’était pas notre débat du jour.
Une forme de cancer…
C’est par ces mots quelque peu énigmatiques que le palais de Buckingham a annoncé la maladie du Roi Charles. Pour Manu, cela pourrait cacher des choses. "On pourrait penser que cela cache l’état de santé réel du roi. Même pour la Reine Elizabeth II, ils ont dit jusqu’au bout que ça allait alors que son état se dégradait".
En effet, comme nous le confirme Christian, la famille royale anglaise n’est pas connue pour sa transparence sur la santé de ses membres. Les réactions ne se sont en tout cas pas faites attendre. Le Prince Harry a fait un (petit) saut en Angleterre pour s’inquiéter de son père. Son frère, le Prince de Galles, a laissé Kate à sa propre convalescence pour reprendre les apparitions publiques de son père. Charles poursuivant ses tâches administratives pendant son traitement, c’est William, épaulé de la Reine Consort et de la princesse Anne, qui fera en sorte de tenir ses engagements.
Et si l’éventualité d’un décès -que l’on ne souhaite évidemment pas- devait arriver, se posera alors la question d’un futur couronnement. Quand on sait que celui de Charles a coûté près de 100 millions de livres sterling, on peut se demander si les Anglais seront d’accord de payer à nouveau, si peu de temps après. "Il faudra peut-être réduire en faste, mais il y a un attachement à la famille royale qui fait qu’ils accepteront", nous explique Christian. Vu le faste du mariage de William et Kate, on imagine qu'il sera difficile de vraiment réduire la voilure.
Pour aller plus loin
Pour approfondir le sujet de la pornographie sur les réseaux sociaux, nous vous invitons a réécouter l'interview de Georges Lecoq dans Il était une foi. Ce sont Angélique Tasiaux et Manu Van Lier qui l'avaient rencontré pour parler du livre "Les dessous de la pornographie - En comprendre les dangers pour mieux accompagner et agir" dont il est le co-auteur.