Une abbaye de 1400 ans, des bénédictins et des “moinillons”


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Une abbaye de 1400 ans, des bénédictins et des “moinillons”
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Par Divine Box
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4 min

Vous connaissez les moines, sans doute, mais les "moinillons", eux, sont plus discrets… Bienvenue à Saint-Benoît-sur-Loire, non loin d’Orléans, où se trouve l’abbaye de Fleury.

Avec près de 1400 ans d’histoire, l’abbaye de Fleury abrite aujourd’hui une communauté de 32 moines bénédictins qui suivent la règle de saint Benoît "Ora et Labora" (Prie et Travaille). Dans cet article, Divine Box vous emmène à la découverte de l’abbaye de Fleury et de ses fameux bonbons en forme "moinillons".

L’extérieur de l’abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire © La Croix

Tout commence en 630…

En 630, deux groupes de moines vivant à cent mètres l’un de l’autre, à côté d’Orléans, décident de fusionner : ils fondent ainsi l’abbaye de Saint-Pierre de Fleury. Un premier nom qui ne reste pas très longtemps… En effet, dès 655, les reliques de saint Benoît (le vrai !) arrivent à Fleury après quelques péripéties ! Le nouveau nom de l’abbaye tombe alors sous le sens: ce sera Saint-Benoît de Fleury. Le rayonnement de l’abbaye ne se fait alors pas attendre.

Malheureusement, comme souvent dans l’histoire des abbayes, tout n'a pas toujours été aussi simple ! Au IXème siècle, l’abbaye Saint-Benoît de Fleury souffre en effet des invasions normandes: pillages et incendies fragilisent gravement la présence monastique à Fleury. Heureusement, les moines arrivent à mettre à l’abri les reliques de saint Benoît. Mais hélas, le monastère, lui, est en ruine.

Les bâtiments de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire © D. Chauveau - Conseil Général du Loiret

Les épreuves continuent

Rebelote, au XIVe siècle, les bâtiments sont démolis et incendiés par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans… Résultat: en 1415, les moines ne sont plus que 24 sur place, ce qui pour l’époque n’est pas énorme !

Nouvelle difficulté à la fin du XVe siècle, mais d’un autre type cette fois-ci. Le régime met à la tête de l’abbaye des grands seigneurs, plutôt détachés de l’exigence spirituelle de la vie monastique: c’est le régime de la « commende ». La discipline se relâche alors bien vite… Et les nombreux conflits et pillages des Guerres de Religion n’arrangent pas les choses. L’abbaye de Fleury est ruinée et les effectifs s’effondrent. Enfin, ultime coup de grâce, à la Révolution, les derniers moines, déjà peu fervents, quittent l’abbaye. Triste sort pour une abbaye autrefois si rayonnante.

Ce n’est qu’en 1935 que le renouveau commence enfin, après près de deux siècles d’interruption: la communauté de la Pierre-Qui-Vire, rentrée d’exil quinze ans plus tôt, rachète les terrains de l’abbaye de Fleury et y envoie ensuite 13 moines. Ouf, l’abbaye est sauvée !

Si vous vous baladez dans l’abbaye, allez donc dans la petite crypte au fond de l’église, vous y verrez une châsse contenant des reliques bien précieuses. Ce sont celles de saint Benoît, lui-même ! Une visite non sans émotion, pour ce moine du VIe siècle, qui est à l’origine d’un pan entier du monde monastique occidental.

Les reliques de saint Benoît trônent encore sous l’abbatiale © Divine Box

Et aujourd’hui ?

Les moines suivent la règle de saint Benoît, lue et commentée chaque matin par le Père Abbé © Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire

Actuellement, 32 moines bénédictins vivent au sein de l’abbaye, veillant sur les reliques de l’auteur de la règle de saint Benoît, que l’on peut résumer par l’adage « Ora et Labora », c’est-à-dire “Prière et Travail”.

Entre la prière, qui commence dès 6h30 avec le premier des 6 offices quotidiens et les travaux variés, ils n’ont pas le temps de s’ennuyer ! Accueil des touristes, fabrique de bonbons artisanaux, peinture sur porcelaine, boutique, hôtellerie, tâches ménagères et cuisine… Chacun y trouve son compte.

Les "moinillons" dans tout ça ?

Parmi toutes ces activités, une se démarque tout de même: la fabrication de bonbons depuis 1953. On doit l’idée de ce nouveau type de produit monastique au père Bruno, fils d’un confiseur et alors supérieur de la communauté. Grand bien lui en a pris, puisque depuis bientôt 70 ans, les moines de l’abbaye de Fleury fabriquent ainsi à la main de A à Z des bonbons.

Les nombreux parfums vont des plus classiques, comme la menthe ou le miel, aux plus originaux, comme pomme-cannelle ou anis. Quant à la forme de ces bonbons, certains sont en pastilles simples et d’autres en formes de moinillons. Si vous parvenez à visiter l’atelier (attention, pour les privilégiés uniquement…), vous y verrez les différents moules: un moine en prière, un moine les mains jointes etc… Et si vous observez bien, vous verrez le « SB » gravé sur chaque bonbon, qui signifie bien sûr Saint-Benoît.

S’il fallait encore une preuve de la qualité de cet artisanat monastique de bonbons, sachez que les moines fournissent le célèbre boulanger Poilâne. Pas mal, non ?

Les moules utilisés pour fabriquer les “moinillons” © Divine Box

Où trouver les produits des moines ?

Si vous cherchez des bonbons atypiques, direction l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. Et pour découvrir ces petites merveilles, c’est par là : Place de l'Abbaye, 45730 Saint-Benoît-sur-Loire (il y a une chouette boutique sur place !). Sinon, si vous ne pouvez pas vous y rendre, vous pouvez cliquer ici pour acheter en ligne les bonbons de l’abbaye de Fleury. Il y a également une hôtellerie au sein de l’abbaye: la porte est ouverte aux personnes souhaitant se ressourcer ou se recueillir.

Source: Divine Box

Catégorie : Culture

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