Après une carrière accomplie dans le secteur bancaire, Stephan Van Lerberghe a choisi de devenir directeur administratif et financier de la coopérative Credal. Un changement de vie qu’il nous raconte, en évoquant également ses nombreux centres d’intérêt.
Ayant grandi à Waterloo, Stephan Van Lerberghe a, ensuite, étudié un master en finances et révisorat à l’ICHEC, sur les conseils de son père. Un homme bien présent dans son esprit. "Il est mort à 44 ans. Avec le recul, je me dis que c’était quelqu’un d’extraordinaire, qui vivait pour les autres."
Un engagement solidaire
Une générosité dont il semble avoir hérité. Après avoir mené une carrière dans le secteur bancaire, Stephan Van Lerberghe n’a pas hésité à changer radicalement de vie professionnelle, en s’investissant dans une autre réalité sociale. "Par idéal, j’ai choisi de diviser mon salaire par deux. Aider des gens concrètement, c’est une dynamique géniale! On retrouve tout le sens de son activité ! J’ai eu des missions comme consultant, bien plus payées, que je n’accepterais plus jamais !" Lui qui s’imaginait prendre sa retraite à 50 ans a revu ses plans, même s’il aspire à consacrer davantage de temps à des activités de solidarité et à son développement personnel. "Si je pouvais vivre dans une bibliothèque, ce serait mon rêve !", avoue-t-il en souriant.
Il est désormais directeur administratif et financier chez Credal – l’acronyme de Crédit alternatif. "Nous octroyons des crédits à des personnes fragilisées qui veulent démarrer une activité comme indépendantes et créer leur propre projet, sans avoir accès au réseau bancaire classique. Nous voulons vraiment que l’argent soit mis au service du bien commun." Depuis quelque temps, les demandes de crédit explosent, au point que, l’année dernière, Credal a dû refuser la moitié des demandes de crédit. "Nous nous finançons, en effet, par des coopérateurs. Ce sont des familles, des particuliers ou des associations qui ont envie que leur argent ait du sens. Nous leur garantissons que 100% de leurs fonds placés soient utilisés pour des crédits. Nous ne pouvons donc pas donner plus de crédits que nous n’avons de fonds de coopérateurs !"
Ceinture noire et bien plus…
L’homme est aussi une force tranquille. Ceinture noire et cinquième dan de karaté, Stephan Van Lerberghe est président de la fédération Traditional Shotokan Karaté, qui compte actuellement 2.000 membres en Belgique. Il y a une douzaine d’années, il a lancé un club à Eghezée, dans la région namuroise, et il en est instructeur. "Le karaté m’a permis d’être encadré par une discipline stricte, exigeante et la bienveillance de l’instructeur. Tout cet aspect construit la personnalité de quelqu’un. On paraît calme à l’extérieur, avec une énergie intérieure qu’on arrive à canaliser et à investir dans des sujets qui nous plaisent ou dans des actions concrètes. Dans notre fédération, tous les gestes sont contrôlés." Ces nombreuses heures passées auprès des jeunes en valent la peine, au vu des retours positifs qu’il reçoit ! Et la période du confinement s’est avérée intéressante, en termes d’expérience collective. "Nous sommes le premier club à avoir donné les cours de karaté en visio-conférence. Cela a permis aux membres d’entretenir leurs mouvements et, surtout, les liens entre eux. Puis, on a pratiqué à l’extérieur sur un immense terrain de foot. Cela a fait un bien fou à toutes les personnes qui sont venues ! Des enfants qui avaient des problèmes scolaires ont retrouvé une discipline…" Il en est convaincu, la pratique sportive s’avère précieuse dans le cursus des jeunes, notamment de ceux qui éprouvent des difficultés d’apprentissage.
Au cœur des associations caritatives
Attaché à de multiples causes caritatives, Stephan Van Lerberghe s’investit, depuis 17 ans, auprès d’AVJ Namur, l’Aide à la Vie Journalière. "Le but de cette association est que les personnes handicapées puissent vivre de manière autonome dans leur domicile, sans être placées dans un hôpital ou une institution. Un encadrement est donc prévu sur place, pour faire les premiers soins, habiller, donner à manger… Cela rassure les familles, qui peuvent s’absenter." C’est par sa belle-mère, infirmière à domicile de l’un des bénéficiaires, que Stephan Van Lerberghe a découvert le travail de cette association. Désormais bénévole auprès de la Croix-Rouge de Belgique, l’économiste multiplie les engagements bénévoles. "J’adore consacrer du temps pour les autres. Le fil rouge de mes vies, c’est mon amour des gens !"
Engagé auprès d’associations soucieuses du bien-être animal, il n’a pas hésité, non plus, à recueillir 25 moutons, daims et chèvres maltraités à son domicile. "Pour moi, c’est important d’avoir plusieurs vies en même temps. Aider les autres, les faire bénéficier de mon expérience et de mon temps me semble fondamental." Gageons que de nouveaux projets étofferont encore le parcours de cet homme aux multiples talents !
Angélique TASIAUX