Rebecca Alsberge: « C’est moi qui devrai trancher »


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Rebecca Alsberge: « C’est moi qui devrai trancher »
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le
3 min

Pour succéder à Mgr Jean-Luc Hudsyn, une déléguée épiscopale a été nommée en la personne de Rebecca Alsberge-Charlier. Elle se confie dans l'émission Pleins feux.  

Après avoir souvent déménagé en Wallonie, Rebecca Alsberge-Charlier a étudié la psychologie à l'UCLouvain. Très touchée par la précarité enfantine, elle ambitionne de bouger là où elle se trouve.

Enfant, elle rêvait d'occuper une maison accueillante et voulait devenir mère, au point de se détourner d'une éventuelle vocation religieuse. Son nouvel engagement au vicariat, elle le vit avec enthousiasme. "Il n'y a pas une grande barrière vie privée – vie professionnelle, chez moi. Je n'aurais pas accepté cette charge de déléguée si ce n'était pas un  projet de couple, et surtout dans notre projet premier qui est nos enfants. Cela fait partie de notre engagement de foi."

Adepte des achats en vrac et à proximité, Rebecca Alsberge est convaincue d'une "spécificité chrétienne à la nature" et de la nécessité d'une sensibilisation à partager par des actions, notamment. "Il y a environ six ans, on a décidé en famille d'avancer, avec des outils de gestion de projets, comme veiller aux lumières, à la consommation de l'eau, partir à la chasse au plastique… Petits pas, par petits pas, mais de vrais changements."

Une carrière dans l'Eglise

S'imaginant catéchiste à 40 ans, elle s'est d'abord retrouvée aumônière d'hôpital, puis engagée, très vite, à la pastorale des Jeunes, elle qui était partie aux JMJ de Rome, en 2000. Rebecca Alsberge envisage l'Eglise comme "le lieu où vivre sa foi", un fil rouge de sa vie. "Taizé m'a beaucoup touchée comme étudiante. Je suis passée d'une foi adolescente un peu plus charismatique à une foi adulte plus intérieure", explique-t-elle.

Adepte de la formation continue

Organisatrice dans l'âme et responsable depuis quelques années de la formation au sein du vicariat du Brabant wallon, elle en est convaincue : "on n'a jamais fini de s'améliorer dans nos pratiques et dans nos pastorales, et même personnellement, et cela passe par la formation !" Et de compléter : "La gouvernance partagée est en train de se développer et cela ne s'improvise pas !" Pour l'avoir connue dans la mise en place des unités pastorales, elle constate que "la résistance au changement ne tombe que si on apprend à se connaître", soulignant encore que "c'est important de continuer à apprendre à travailler ensemble".

Mandatée pour une durée de cinq ans, elle n'aurait pas accepté cette charge sans un délai imparti. "J'ai été appelée à un service pour l'Eglise, à un moment où j'arrivais en fin de mandat. L'Esprit a longuement travaillé les mois qui viennent de passer." Avec son adjoint, l'abbé Alain de Maere, la nouvelle déléguée épiscopale l'assure : "on va découvrir comment on chemine ensemble, dans la continuité de ce que j'ai pu vivre". Elle endosse cette nouvelle autorité avec sérénité mais consciente que dans les situations où un consensus naturel ne se dégage pas, "c'est moi qui devrai trancher."
Et d'ajouter : "Le fait qu'on nomme un laïque à ce type de poste est un signe de l'Eglise qui est en train de bouger".

Angélique TASIAUX

Retrouvez l'interview de Rebecca Alsberge-Charlier dans l'émission Pleins feux.


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