Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême. Voici quelques rappels de son rite et de sa signification.
Placé sous le signe du jeûne (comme pour le Vendredi saint), le mercredi des Cendres se caractérise aussi par un geste: celui d'une croix que le prêtre dessine sur le front des fidèles avec les cendres des rameaux de l'année précédente, qui ont donc été brûlés pour l'occasion.
Depuis que ce rite a été adopté par l'Eglise, vers l'an 300, sa signification a connu des évolutions. A l'origine, elle marquait une excommunication temporaire ou un renvoi des pécheurs publics de la communauté. Les pénitents devaient se préparer durant le temps du Carême pour recevoir l'absolution donnée le Jeudi saint. Cette pratique impliquait généralement de s'abstenir de viande, d'alcool, de bain… A partir du XIe siècle, le geste de l’imposition des cendres, inscrit dans un rite beaucoup moins rigoureux, a été élargi à tous les chrétiens en route vers Pâques. Et depuis, la liturgie a peu changé. «Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière» (cf. Genèse 3, 19) est d'ailleurs la phrase qui a accompagné très longtemps l'imposition des cendres. Celles-ci symbolisant depuis les temps bibliques l’insignifiance humaine, son caractère éphémère et précaire. Le Carême est en effet une longue méditation sur le don de la vie par Dieu qui implique que nous acceptions la mort.
Le mercredi des Cendres, Dieu consume nos péchés
Reste que depuis quelques années, à côté de la repentance et de la conversion, ce mercredi des Cendres veut aussi mettre l'accent sur la tendresse et la miséricorde de Dieu. L’imposition des cendres est ainsi accompagnée d’une autre formule qui met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême: "Convertissez-vous et croyez à l'Evangile" (Mc 1,15). Pour le théologien italien Enzo Bianchi, ancien prieur de la communauté de Bose, recevoir les cendres signifie ainsi prendre conscience que le feu de l’amour de Dieu, sa miséricorde, consume nos péchés.
P.G.