Gaël Giraud et Benoit Bourgine décryptent les enjeux des élections européennes


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Gaël Giraud et Benoit Bourgine décryptent les enjeux des élections européennes
Par Armelle Delmelle
Publié le - Modifié le
3 min

Les élections européennes, comme les autres, approchent à grands pas. Alors que la période électorale a commencé la semaine dernière, nous nous sommes penchés sur quelques-uns des enjeux de ces élections avec nos deux décrypteurs du jour.

Ce sont deux théologiens, Benoit Bourgine et Gaël Giraud, qui nous ont rejoints cette semaine dans le studio de Décryptages. Après s’être inquiétés des enjeux des élections européennes, ils ont débattu des visages de la théologie moderne.

Se sentir concerné

Le premier enjeu que nous avons abordé dans cette émission est l’abstention. Ou plutôt : comment motiver les électeurs à aller aux urnes ? Si, chez nous, le vote est obligatoire à partir de 18 ans, les jeunes de 16 et 17 ans sont également invités à voter, sans y être obligés. Et la question que Benoit Bourgine se pose est la suivante : "Les gens se sentent-ils concernés ?" Les politiques européennes parlent-elles encore aux Européens ? "On ne peut pas se plaindre des élus si on n’exerce pas pleinement son droit."

Pour Gaël Giraud, le problème pourrait venir du fait qu’il y a de plus en plus de personnes qui obtiennent un diplôme du supérieur. "Cela crée un clivage entre le tiers plus éduqué et le reste de la population. Avant, les personnes plus éduquées discutaient avec le reste de leur famille de ces sujets et tout le monde pouvait se sentir concerné", nous explique-t-il. Aujourd’hui, le tiers le plus éduqué de la population vivrait dans une sorte de bulle et cela ne favoriserait pas l’intérêt des deux autres tiers pour des sujets tels que la politique européenne.

Un autre enjeu : la montée de l’extrême droite. Dans plusieurs pays européens (Italie, Allemagne, Pays-Bas), les partis d’extrême droite ont récemment été élus pour gouverner. La complexité, pour Benoit, c’est aussi de savoir si les élus prendront en compte les intérêts du pays qui les a envoyés au Parlement européen ou s’ils prendront en compte l’intérêt général de l’Union. Pour Gaël, l’extrême droite est une sorte de retribalisation de la société : "Ceux qui font partie de notre entourage (famille, quartier, etc.) font partie de notre tribu. Ceux qui sont en dehors de notre tribu, je leur nie tous les droits". Pour nos deux décrypteurs, la montée de l’extrême droite en Europe est un vrai danger et surtout une réelle probabilité.

Il n’y a pas de théologie parfaite

Lorsqu’on demande à nos décrypteurs quels sont les visages de la théologie en 2024, ils parlent de théologies continentale, féministe, écologique, œcuménique ou encore synodale. Selon eux, toutes sont importantes et il n’y en a pas une qui est meilleure que les autres. La meilleure théologie, d'après Gaël Giraud, serait une théologie unifiée. Benoit Bourgine, de son côté, identifie deux enjeux pour la théologie actuelle : la transmission de la Foi et le fait que la lecture savante doit pouvoir bénéficier à la lecture croyante des textes.

Pour aller plus loin :

Dans les zooms de la semaine, chaque décrypteur nous a présenté un évènement. Pour Benoit, ce fut la conférence « Bible et Coran : jusqu’où interpréter ? Le risque de la lecture en christianisme et en islam » qui aura lieu le 20 février prochain. Quant à Gaël c’est la sortie prochaine de son livre, co-écrit avec Anne Alombert, « Le capital que je ne suis pas », pour lequel il revêt sa casquette d’économiste.


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