Décryptages : la colère des agriculteurs


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Décryptages : la colère des agriculteurs
Par Armelle Delmelle
Publié le - Modifié le
3 min

Cette semaine dans Décryptages, nous revenons sur la grogne des agriculteurs qui secoue non seulement la Belgique, mais aussi nos pays voisins. Nous tentons ensemble de décrypter et d'expliquer les raisons de leur colère. Nous retournons ensuite sur les bancs de l'école avec un peu de lecture. Faut-il rendre la lecture quotidienne obligatoire à l'école comme le fait le lycée François de Sales à Gilly?

Être en colère oui, brûler les monuments non 

Sujet inévitable de cette semaine, la colère des agriculteurs. Toute la semaine, ils ont été des centaines à se relayer pour bloquer les autoroutes, faire des barrages filtrants et manifester devant les bureaux des ministres. Leur colère, on peut la comprendre quand on sait qu’ils vendent la plupart de leurs produits à perte et que l’Europe veut augmenter leur concurrence en ouvrant un peu plus le marché européen aux pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay).

Pourrait-on nourrir l'Europe avec une majorité de produits européens? Cela est tout à fait possible pour Jean Lannoy, journaliste pour 1RCF Belgique. "Et cela serait même préférable", ajoute-t-il, "pour deux raisons: la souveraineté et pour l’écologie". En  effet, nous avons pu nous rendre compte avec les crises successives que la mondialisation nous fait perdre le contrôle sur la production. "On a des pays chauds, des pays plus froids, on a, a priori, de quoi faire pousser ce dont on a besoin". En ce qui concerne l'écologie, il est vrai que faire venir notre viande d'Argentine ou du Brésil polluera bien plus que cette même viande, produite de manière plus stricte en Europe. 

Les règles strictes appliquées en Europe font aussi partie des revendications des agriculteurs. En effet, ces règles qui contraignent les agriculteurs de chez nous à faire plus attention et à faire des investissements ne sont pas forcément imposées aux agriculteurs hors UE qui nous vendent leurs produits. 

Enfin, tout aussi inévitable que ce sujet : nous avons abordé les cassages à Bruxelles ce jeudi premier février. Si montrer leur colère était compréhensible, était-ce vraiment nécessaire de la part des agriculteurs de déboulonner une statue et de la laisser au milieu des feux de foin et de pneus? Les actions sont faites pour que l’on parle du problème, mais commettre des actes répréhensibles risque de mettre la population contre les agriculteurs plutôt qu’avec eux. 

Le plaisir de lire

Rappelez-vous ces livres que votre professeur de français vous obligeait à lire avant de faire une interrogation. En général, personne n’aimait les lire. A Gilly, le lycée François de Sales oblige aujourd’hui les élèves à lire 20 minutes par jour après la récréation. Mais attention : ils lisent ce qu’ils veulent, tant que c’est sur papier. Même les professeurs et la direction se prêtent au jeu. Clément Laloyaux, journaliste pour CathoBel n’est pas certain qu’il aurait apprécié. Jean de son côté nous dit que c’est juste le temps pour lire une BD. 

Ce qu’on tentera de retenir de cette conversation autour des livres c’est que la lecture détend et a bien d’autres vertus. Comme nous l’explique Clément, lire des livres aide à comprendre les relations interpersonnelles et à développer l’empathie, car on se met à la place des personnages. Et selon une étude de l'université de Sussex, seulement 6 minutes de lecture par jour peuvent réduire le stress de 68%. Lire ralentirait les battements du cœur et détendrait la tension musculaire. Que du bon, donc, pour ces élèves qui ont déjà pu confier à leur professeur qu’ils se sentent moins stressés au bout de trois semaines du projet. 

Catégorie : L'actu

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