Marie-Françoise Boveroulle, la nouvelle adjointe du vicaire épiscopal à Bruxelles, réagit à sa nomination le mercredi 10 janvier. Consciente de l’ampleur de la tâche, elle se dit très heureuse de pouvoir travailler en tandem avec Tony Frison pour relever les défis qui l’attendent.
Comment réagissez-vous à la nomination d’une femme, vous en l’occurrence, comme adjointe du vicaire épiscopal à Bruxelles ?
Je ne m’y attendais pas vraiment, donc je suis dans un état de peur heureuse. Je suis vraiment heureuse de ce qui m’arrive. C’est vrai que les défis sont ardus, complexes et nombreux, mais c’est vraiment une belle aventure et c’est surtout un beau service à accueillir. Je suis aussi très reconnaissante, parce que l’Église que je connais depuis maintenant 40 ans m’a vraiment fait grandir. Elle m’a construite. J’y ai rencontré beaucoup de joies, des grandes intelligences, des gens qui sont vraiment prêts à servir les autres et toutes ces rencontres m’ont construites, m’ont aidée. Je suis heureuse de pouvoir servir cette Eglise. Le fait que Mgr Luc Terlinden ait choisi un laïc ou une femme pour cette fonction ne m’a pas nécessairement étonnée, même si cela m’a surpris qu’il ait pensé à moi. Depuis son ordination, début septembre dernier, il a toujours clamé haut et fort qu’il souhaitait donner des responsabilités aux laïcs, et aux femmes en particulier. Depuis la nomination de Rebecca Alsberge (à la tête du vicariat du Brabant wallon, Ndlr.), ce sont des choses auxquelles on pouvait s’attendre.
Y a-t-il un ou deux défis en particulier que vous identifiez pour le vicariat de Bruxelles ?
Construire une Eglise synodale, construire une autre manière d’être et de faire Eglise, c’est déjà un énorme défi. Comme de s’engager résolument dans le vivre ensemble, ce qui était déjà ma mission comme responsable du Service Solidarité au vicariat de Bruxelles. Je suis très sensible à la place des personnes en situation de pauvreté. Tout le monde sait que, particulièrement en région bruxelloise, la pauvreté est en croissance exponentielle et je pense qu’il y a vraiment quelque chose à montrer et à construire en tant qu’Eglise pour répondre à cette situation. L’Eglise n’a pas la vocation ni la capacité de résoudre tous les problèmes de pauvreté. Mais je pense que c’est vraiment important que l’Église soit présente dans ce débat-là. Et puisse apporter à la fois son savoir-faire, son savoir-dire et sa présence, simplement.
Comment les tâches seront-elles réparties entre Tony Frison, le vicaire épiscopal nommé en septembre dernier, et vous-même ?
Cela fait quelques jours que j’ai été nommée, donc tout est encore à discerner et à construire. Je pense avoir compris que Mgr Terlinden souhaiterait que je garde un service de solidarité, et à vrai dire moi aussi. Pour moi, la diaconie, c’est mon âme. Maintenant, il est clair que je vais devoir faire des coupes claires dans mon agenda. Lesquelles ? Le premier travail sera précisément de se répartir les tâches. Luc Terlinden disait, et je pense qu’il a raison, que nous avons des charismes complémentaires. Il faudra donc que chacun puisse prendre en charge ce dans quoi il est le meilleur, là où les charismes sont les plus évidents. C’est cela aussi évidemment la force d’un tandem, et je suis très heureuse et rassurée de pouvoir profiter de l’expérience de Tony.
J’éprouve évidemment quelques peurs. Depuis deux jours, je me rends compte surtout de l’ampleur de la tâche. Mais en même temps, c’est vraiment très enthousiasmant de pouvoir travailler à construire une Eglise fraternelle, synodale, sociale, belle, aimable et efficace.
Propos recueillis par Christophe HERINCKX