Comme tant d’autres prêtres, le père Joseph Muaka, curé de la paroisse de Vieux-Genappe, porte ce souci : Permettre à ses paroissiens de prendre leur place dans l’Église. Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de l’interroger sur la vie de sa paroisse. Petit compte-rendu de cette rencontre chaleureuse.
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Genèse
J’ai rencontré le père Joseph lors de l’après-midi à Koekelberg A cette occasion, le cardinal de Kesel, Koen Vanhoutte et Geert De Cubber ont témoigné de leur participation à la session du Synode sur la synodalité à Rome.
Après leur témoignage, les participants ont expérimenté le processus de conversation dans l’Esprit, comme ce qui s’est vécu à Rome. Cette expérience a été très forte. Elle m’a permis de vivre un dialogue en profondeur avec trois parfaits inconnus, dont le père Joseph Muaka.
Il avait manifesté le souhait que ses paroissiens et paroissiennes puissent prolonger la démarche synodale. Je l’ai donc recontacté et il m’a partagé ce qui se vit dans ses paroisses, et principalement à Saint-Géry à Vieux-Genappe.
Pendant tout notre entretien, j’ai senti le désir du père Joseph de co-construire cette communauté locale. Que les paroissiens puissent s’exprimer et participer à mettre en place des projets qui leur ressemblent et qui répondent aux besoin d’aujourd’hui.
Le souci d’une vie fraternelle
« Pendant l’Avent, je voulais entendre les paroissiens s’exprimer sur leur vie en Eglise et dans la paroisse, sur leurs attentes… », explique le père Joseph.
« Au final, j’ai proposé aux paroissiens de vivre un temps de fraternité autour d’un goûter le 17 décembre. En effet, j’avais assisté à la conférence sur les fraternités paroissiales à Wavre et je me disais qu’un tel projet pouvait être intéressant dans la paroisse. »
« Pendant le goûter, qui a réuni une dizaine de personne assez engagées, la conversation a naturellement dérivé sur la vie de la paroisse. »
« Nous avons ainsi abordé le fait que l’ équipe de visiteurs vieillissait et qu’il y a de plus en plus de personnes à visiter. Nous nous sommes donc demandés comment nous pourrions remédier à ce manque. »
« En général, la question des bénévoles devient problématique dans notre paroisse. Nous avons un noyau dur, très engagé. Mais il est difficile de trouver de nouveaux volontaires, notamment pour un engagement sur la durée. »
« Pendant le goûter, nous avons aussi commencé à préparer une journée paroissiale fin juin, début juillet. Le thème en serait une réflexion commune sur l’avenir de la paroisse. Il y aura aussi peut-être un volet sur la liturgie et sur les célébrations. »
Des célébration dynamiques et de qualité
Quand je lui demande pourquoi avoir choisi ce thème de la liturgie, le père Joseph me raconte comment les paroissiens s’engagent pour la beauté des célébrations.
« Pendant la pandémie, les parents des enfants qui ont reçu la confirmation ont monté une petite chorale pour animer la célébration. Depuis, la chorale des parents est toujours là et anime les messes des familles et les grandes célébrations. Cette chorale est très porteuse pour la vie paroissiale. »
« Les gens commencent à prendre l’habitude de chanter, même s’il n’y a pas de chorale. C’est beau à voir, les gens s’y mettent petit à petit. En chantant, les gens rendent déjà la liturgie plus vivante. »
Le père Joseph ajoute que la Fabrique d’église prend très au sérieux cette recherche de qualité dans les célébrations. Ainsi, elle a investi dans du matériel audiovisuel de qualité pour l’église.
Ce qui ressort des discussions avec les jeunes parents, c’est le désir que la paroisse soit certes un lieu d’accueil, de retrouvailles, et de fraternité, mais aussi un lieu de formation et de célébration de la foi.
Des liens en dehors de la paroisse
A Vieux-Genappe, la paroisse est en très bon termes avec les autorités communales. Pour le père Joseph, entretenir ces liens d’amitié et de fraternité en dehors de l’église est très important.
Ainsi, il participe souvent à des manifestations organisées par la commune et fait même partie du comité de la fête du Village. Lors de la fête du village, juste avant Noël, un apéro était organisée sur la place devant l’église. Le père Joseph s’est proposé comme conteur. Et sous une des trois tentes aux histoires, il a raconté aux enfants l’histoire de Jésus.
Quelles sont vos joies d’être prêtre ?
Avant de clôturer cet entretien chaleureux, j’ai demandé au père Joseph ce qui lui procurait de la joie en tant que prêtre. En partageant sa réponse, son visage s’est éclairé. J’ai senti qu’il vivait vraiment de cette joie et qu’elle le nourrissait.
« Ma première joie comme prêtre est d’annoncer l’Evangile (La Bonne nouvelle du Salut) et de célébrer la foi et l’espérance chrétiennes. L’Evangile est un message d’amour et d’espérance, de lumière et de réconfort. Il a le pouvoir de mettre les gens débout, en marche! J’ai aussi beaucoup d’autres motifs de joie dans ma vie comme dans celle de chaque être humain! »
Il ajoute : « Ensuite, le ministère de prêtre me permet d’être non seulement au contact de beaucoup de gens, mais surtout d’être relié à mes paroissiens. Et avec l’humanité tout entière. J’éprouve de la joie à faire l’expérience d’une vie où le cœur doit rester ouvert. »
Mais au fait, qui est le père Joseph Muaka ?
D’origine congolaise, le père Joseph Muaka est issu du diocèse de Boma. Déjà au petit séminaire, l’équivalent de notre école secondaire en Belgique, il notait dans un petit carnet les versets bibliques qui le touchaient. Il les appelait des « paroles de lumière ». Ces paroles devenaient pour lui un des signes par lesquels Dieu parlait à son cœur. Ainsi son désir de Dieu s’est progressivement approfondi et a mûri.
Après son ordination le 12 août 1984 à Boma, le père joseph a exercé son ministère sacerdotal comme professeur et directeur d’école secondaire pendant six ans avant d’être envoyé en Belgique comme prêtre fidei donum. Sa première expérience paroissiale date donc de son arrivée à Loupoigne où il a été nommé curé en décembre 1990.
Il a ensuite repris des études à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve. D’abord des études en droit, qui se sont rapidement transformées en études en philosophie. En effet, il était difficile d’être étudiant à plein temps tout en desservant un clocher, celui du Saint-Sépulcre à Nivelles en l’occurrence.
Le père Joseph est maintenant depuis neuf ans curé à Vieux-Genappe. En outre, depuis deux ans, il a de nouveau la charge de la paroisse de Loupoigne.
Article rédigé par Nathalie, du Service Communication du Vicariat du Brabant wallon