Qui distribuera vos journaux et magazines imprimés en 2024 ? Dimanche co-signe un communiqué à ce sujet


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Qui distribuera vos journaux et magazines imprimés en 2024 ? Dimanche co-signe un communiqué à ce sujet
Photo d'illustration pour les journaux publiés ce jour
Par La rédaction
Publié le
3 min

La concession qui concerne la distribution de journaux et magazines figure au menu du kern ce 6 décembre. Une nouvelle fois, le gouvernement doit se pencher sur la question de savoir qui distribuera les imprimés à partir du 1er janvier 2024. Et surtout à quelles conditions. Derrière cette décision politique se dessine une vision des médias entre l'imprimé et le numérique pour les cinq prochaines années.

Les journaux arriveront-ils dans les boîtes aux lettres en 2024 dans les mêmes conditions qu'actuellement ? ©Photo d'illustration - CC0 Pixabay

Pour aller d'un point A, les éditeurs, à un point B, les lecteurs et abonnés des journaux imprimés, il faut passer par un circuit de distribution. Plusieurs scénarios existent. Dans un communiqué envoyé ce mercredi par des associations et éditeurs de journaux, les différentes situations sont évoquées:

"Depuis 2015, la distribution de journaux (presse quotidienne) et des magazines (presse périodique) est réalisée par Bpost dans le cadre d’une concession de services attribuée par l’État belge. Pour cette mission, Bpost recevait un subside de 175 millions d’euros garantissant un tarif de distribution abordable. En 2022, cette subvention a été rabotée de 50 millions. À la suite du nouvel appel d’offres, ce sont deux autres acteurs (PPP pour la presse quotidienne et Proximy pour la presse périodique) qui sont pressentis pour remporter le marché."

Quelle solution durable peut être trouvée en urgence ?

Le prolongement ou la modification de la concession figurait déjà à l'ordre du jour de précédentes discussions gouvernementales. Sans que cela n'ait abouti à une décision politique. A moins d'un mois de l'application d'une nouvelle concession, les éditeurs craignent une solution "à l'emporte-pièce" , en urgence.

"Les informations les plus contradictoires circulent", écrivent-ils dans leur communiqué. D'un côté, "un scénario où le financement serait réattribué à la presse (mais aucune des pistes bricolées dans l’urgence ne rencontre les besoins des acteurs)". De l'autre côté, "l’option d’un abandon pur et simple de la concession." Sur le plan administratif, la reprise par deux sociétés privées de la distribution des journaux et magazines semble avoir la préférence. Derrière le choix qui sera posé par le gouvernement se pose le problème de la fiabilité de la distribution des magazines et journaux, et des conditions financières auxquelles les éditeurs doivent faire face.

Par ailleurs, si le gouvernement fait le choix d'abandonner la concession actuelle à Bpost, quels délais seront nécessaires aux deux sociétés privées pour reprendre le service de distribution des journaux et des magazines? Rappelons que la concession actuelle expire au 31 décembre.

Garantir un prix et une qualité de distribution partout en Belgique

"Les gens sont encore très attachés au papier", souligne Cyril Becquart, directeur opérationnel de Cathobel et éditeur responsable de Dimanche. C'est donc à ce titre que Dimanche co-signe ce "cri d'alerte" adressé au gouvernement belge. Quelques vingt-cinq autres associations et éditeurs au moins, parmi lesquels la Ligue des Familles, Vie féminine ou En marche ont signé. "Il est important que les enjeux pour la presse périodique à caractère associatif soient aussi entendus", ajoute Cyril Becquart.

En prenant le cas pratique du journal Dimanche, on peut comprendre les enjeux des négociations en cours. Un tarif préférentiel, appelé prix associatif, permet à de nombreux titres d'être diffusé à un coût abordable. "Nos prix actuels tiennent compte de ce prix subsidié", reconnaît Cyril Becquart. Pour beaucoup de journaux associatifs, modifier la manière de faire parvenir les imprimés aux abonnés, et surtout le prix de ce service, pourrait faire vaciller un modèle économique.

Du côté de Bpost comme chez les éditeurs de presse, la question de l'emploi se pose de manière inquiétante. Des milliers de postes de facteurs seraient liés à la distribution des journaux, selon nos confrères. Bien sûr, pourrait-on objecter, deux autres sociétés privées seraient en charge de cette tâche. Mais selon quelles conditions financières pour les employés? Les différences de prix entre Bpost et les sociétés privées proviendraient, selon les fuites dans la presse, de moindres conditions salariales d'une part, et d'une couverture des régions plus lâche d'autre part.

Pour lire la Carte blanche intégrale "Une concession vitale pour la survie des magazines"

Catégorie : L'actu

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