01/12/2023 – Aujourd’hui, la commission spéciale du Parlement flamand a entendu le point de contact néerlandophone (Opvangpunt) de l’Église pour les abus sexuels sur mineurs dans des relations pastorales. Ses membres ont expliqué son fonctionnement et répondu aux questions.
Les membres du Point de contact de l’Église sont des bénévoles qui travaillent de manière indépendante. Cette équipe multidisciplinaire est composée d'un ancien directeur et coordinateur d'un centre d'accueil pour enfants maltraités, d'une ancienne surveillante d'élèves vulnérables, d'une ancienne médiatrice et journaliste, d'une avocate et d'un ancien membre du personnel d'une institution psychiatrique. Elle assure la continuité de la Commission Adriaenssens, qui a été dissoute lors de la saisie des dossiers en juin 2010.
Il est absolument essentiel de prendre en charge les victimes, de leur offrir un lieu sûr pour parler des souffrances endurées, de les écouter avec beaucoup de cœur et d’attention en les guidant ensuite vers une forme de reconnaissance et de réhabilitation de l’honneur. Ceci se fait en tenant compte du temps dont chaque victime a besoin.
On ne remplace jamais la Justice. Les abus sur mineurs ou ceux commis par un auteur encore en vie sont toujours signalés au parquet. Si les victimes ne peuvent plus s'adresser à la Justice en raison de la prescription ou du décès de l'auteur, elles sont néanmoins aidées, reconnues et indemnisées par le point de contact de l’Église. Contrairement à la Justice, aucune preuve matérielle n'est exigée pour la reconnaissance. Ce qui compte, c'est la crédibilité des récits d’abus des victimes.
L’accompagnement se termine généralement par un entretien de reconnaissance entre la victime et l'évêque/le supérieur/l’abuseur. Il est également possible d'obtenir un dédommagement moral sous la forme d'une somme d'argent. Dans ce cadre, les lignes directrices et les montants approuvés par le Parlement fédéral en 2012 sont utilisés, avec l'aide d'experts juridiques.
La reconnaissance de la souffrance, l'expression des regrets au nom de l'Église et le montant seront fixés dans une convention de transaction, qui n'implique aucune obligation de silence. La clause de confidentialité sert avant tout à garantir la vie privée de la victime. Cette dernière est autorisée à parler des faits, comme en a témoigné la série Godvergeten. D'un point de vue juridique, il convient d'être prudent en ce qui concerne les noms des auteurs qui n'ont pas été condamnés par le tribunal.
Une collaboration a été mise sur pied avec tous ceux qui œuvrent pour alléger la souffrance des victimes. Ainsi, le Point de contact a eu plusieurs entretiens avec des victimes, en collaboration avec le prêtre Rik Devillé et avec des victimes assistées par des avocats du cabinet Van Steenbrugge et Mussche. D'autres points de contact, comme la commission flamande de reconnaissance et de médiation et le Vlaams meldpunt voor grensoverschrijdend gedrag, renvoient régulièrement les victimes vers le point de contact de l'Église, compte tenu de la nécessité pour les victimes d'être reconnues et indemnisées par l'Église.
Le fonctionnement du point de contact est défini de manière transparence dans un protocole, complété par un rapport annuel et d’autres informations pertinentes sur la politique de l'Église en matière d'abus.
SERVICE DE PRESSE ET D'INFORMATION DE LA CONFÉRENCE DES ÉVêques de Belgique