A défaut d'avoir pu faire le déplacement à Dubaï, le Saint Père a transmis un message aux participants de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP28). Le pape François reprend les mots de Saint François d'Assise, pour encourager la paix et le respect de la Maison commune.
Dès l'ouverture, le Pape François pose la question: "œuvrons-nous pour une culture de la vie ou bien de la mort ? Je vous le demande de manière pressante : choisissons la vie, choisissons l’avenir ! Écoutons le gémissement de la terre, prêtons attention au cri des pauvres, tendons l’oreille aux espérances des jeunes et aux rêves des enfants ! Nous avons une grande responsabilité : faire en sorte que leur avenir ne soit pas refusé."
Dans ce message adressé à la COP28, le pape s'en prend à l' "obsession" que représente désormais "La volonté de produire et de posséder". Cela "conduit à une avidité sans limite qui a fait de l’environnement l’objet d’une exploitation effrénée. Le climat devenu fou sonne comme une alarme pour stopper ce délire de toute-puissance."
Pendant cette conférence des Nations Unies, une grande partie du programme consiste en des négociations entre les politiques, les lobbys, et les représentants de la société civile. François évoque ceux qui adoptent "des positions rigides, voire inflexibles, qui tendent à protéger des revenus de particuliers et ceux de leurs entreprises".
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L'écart entre riches et démunis ne cesse de se creuser
Le pape analyse ensuite deux arguments clés: le report des responsabilités sur les pauvres, et les critiques sur le nombre de naissances. "Ce n’est pas la faute des pauvres, martèle François, puisque près de la moitié du monde la plus pauvre n’est responsable que de 10 % à peine des émissions polluantes, alors que l’écart entre les quelques riches et les nombreux démunis n’a jamais été aussi abyssal."
Quand au deuxième argument, "Les naissances ne sont pas un problème, mais une ressource : elles ne sont pas contre la vie, mais pour la vie, alors que certains modèles idéologiques et utilitaristes, imposés avec des gants de velours aux familles et aux populations, représentent de véritables colonisations. [...] Il conviendrait de trouver les moyens appropriés pour supprimer les dettes financières qui pèsent sur divers peuples, à la lumière également de la dette écologique qui leur est due."
A l'exemple de saint François d'Assise
Le pape interpelle également les choix internationaux que l'actualité semble imposer. "Combien d’énergie l’humanité gaspille-t-elle dans les si nombreuses guerres en cours, comme en Israël et en Palestine, en Ukraine et en beaucoup d’autres régions du monde : des conflits qui ne résoudront pas les problèmes mais les accroîtront ! Combien de ressources sont-elles gaspillées en armements, qui détruisent des vies et ruinent la maison commune !" François encourage donc le multilatéralisme, dans une perspective de paix.
"S’il vous plaît, termine le pape : allons de l’avant, ne revenons pas en arrière. [...] Il s’agit ici de ne plus reporter mais de mettre en oeuvre, et de ne pas seulement souhaiter, le bien de vos enfants, de vos citoyens, de vos pays, de notre monde." François fait alors allusion au cantique des cantiques que St François d'Assise a composé en 1224 (il y aura 800 ans l'an prochain). " Moi aussi je porte le nom de
François, avec un ton vibrant d’une prière, je voudrais vous dire : laissons de côté les divisions et
unissons nos forces ! Et, avec l’aide de Dieu, sortons de la nuit des guerres et des dévastations
environnementales pour transformer l’avenir commun en une aube de lumière."
Pour lire ce message intégral Discours du 2 décembre 2023