Commentaire de l’évangile du 1er dimanche de l’Avent B : « Veillez »


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Commentaire de l’évangile du 1er dimanche de l’Avent B : « Veillez »
Par Angèle Mamuza
Publié le - Modifié le
3 min

"Veillez", nous dit-on... Mais que veut dire "veiller"? tel que c'est raconté dans le texte de ce dimanche...

C’est de façon presque suppliante que Jésus nous demande de veiller. Il a peur qu’on ne s’endorme ou que l’on ne s’égare. Sans doute a-t-il devant les yeux Judas ou même saint Pierre. Il sait déjà que ces deux apôtres, maintenant dévoués, seront bientôt des traîtres, oublieux des beaux moments qu’ils ont vécus avec Jésus.

Oui, mais veiller, qu’est-ce que cela veut dire? Cela veut-il dire rester sans bouger sur le pas de la porte à attendre que Jésus vienne? On n’a pas que ça à faire! Veiller, cela veut dire chercher Dieu là où il est, autour de nous. Il y a tant de malades dans les hôpitaux qui espèrent un peu de visite, tant de personnes seules dans les maisons de repos qui se découragent parce que plus personne ne pense à elles, tant de nécessiteux qui espèrent un peu de nourriture, mais aussi un peu de chaleur humaine. Veiller, ce n’est pas nécessairement rester assis à ne rien faire pour être sûr d’être libre quand Dieu viendra. Marie n’était pas restée assise au bord de la fenêtre pour regarder dans la rue si le prince charmant ne viendrait pas la voir et l’emmener sur son beau cheval blanc. Elle était sans doute occupée aux petites tâches quotidiennes, sans être ensevelies par elles.

Car il faut laisser de la place pour Dieu dans sa vie. Bientôt, nous allons installer la crèche chez nous. Noël, sans crèche, ce n’est pas Noël. Mais où va-t-on la mettre cette crèche? Il y a déjà tellement de choses sur le meuble, sur les étagères. Il faudra encore pousser l’une ou l’autre chose de côté. Et, si l’on faisait le contraire. Si on débarrassait un coin du meuble pour le laisser vide pendant le temps de l’Avent, ce serait une belle façon de se préparer à la venue de Jésus le jour de Noël, et surtout dans notre vie.

Oui, mais ça va faire un trou, un espace vide au milieu de la maison. Oui, c’est vrai, mais n’est-ce pas comme cela qu’on peut sentir le vide de l’absence? N’est-ce pas comme cela qu’on peut mieux faire grandir en soi le désir de rencontrer Dieu? N’était-ce pas cela que le père du fils prodigue vivait? Avec un vide dans son cœur? Avec l’inquiétude et l’angoisse de ne pas avoir son fils près de lui?

Attendre quelqu’un, ce n’est pas tout arrêter et ne plus rien faire. Quand Marie a appris qu’elle était enceinte, elle ne s’est pas arrêtée. Vite, elle a couru pour aider sa cousine Elisabeth. De même, pour nous, le temps de l’Avent pourrait être une période non pas d’achat de nouvelles choses encombrantes, mais de dépouillement et de libération de choses secondaires.

Veiller, c’est être libre, se rendre disponible pour recevoir le Bien-aimé.

Frère Philippe HENNE, o.p.


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