Depuis un mois maintenant, la violence règne entre les deux nations. De nombreuses voix réclament un cessez-le-feu, pour soigner les blessés et laisser la population se réfugier en sécurité. Parmi celles-ci, figure celle de l’organisation Caritas international.

Immeubles et ambulances bombardées, abris détruits, population sur la route vers le sud de la bande de Gaza… La situation s’aggrave de jour en jour entre Israël et le Hamas, mettant les civils au cœur de cette crise humanitaire. « C’est un défi de se tenir informés, pour nous comme pour toutes les organisations humanitaires internationales », explique Victor Beaume, chargé de plaidoyer à Caritas à Bruxelles, en charge de la coopération internationale.
En écoutant Victor Beaume s’exprimer, se dessine sous nos yeux la vie quotidienne pour des milliers de Gazaouis, dont les collègues de Caritas Jérusalem. « Normalement, ils sont très actifs dans le domaine médical à Gaza« , explique-t-il. Caritas Jérusalem gère habituellement une clinique où de nombreux soins de santé primaires sont assurés. En plus de cela, « pour accéder aux personnes qui ne peuvent se déplacer« , précise Victor Beaume, une clinique mobile a été mise en place qui permet d’atteindre les personnes âgées, notamment.
Manque de sécurité et de tout le nécessaire
Toutes ces activités, pourtant précieuses pour la population vulnérable de cette région, ont dû être suspendues, par manque de ressources en électricité et en essence. Comment faire tourner une clinique, ou se déplacer en « ambulance » quand il manque l’un et l’autre? Caritas Jérusalem a surtout été confrontée à l’insécurité permanente dans tous les lieux de Gaza. Son personnel qui s’était abrité dans l’église Saint-Porphyre à Gaza, a fait les frais d’une frappe israélienne dans la nuit du 19 au
20 octobre dernier. Une technicienne de Caritas Jérusalem et sa famille comptent parmi les nombreuses victimes tuées par ce bombardement.
Interrogé à Bruxelles, Victor Beaume se tient au courant de la situation de ses collègues
de Gaza, « au jour le jour ». « C’est la cinquième guerre qu’ils subissent. Je ne sais pas comment la population s’habitue à vivre de cette manière…« , laisse-t-il entendre, bouleversé. Le nombre de personnes
tuées à Gaza approche les 10.000, selon l’ONU dans un sinistre décompte publié le 5 novembre. Victor Beaume qui suit pour Caritas international les différents conflits armés, constate: « C’est presque
autant qu’en un an et demi de guerre en Ukraine!«
En espérant une pression internationale
Depuis des semaines, Caritas plaide pour que la communauté internationale puisse mettre en place un cessez-le-feu. « Sans cela, répète Victor Beaume, on ne pourra pas apporter l’aide nécessaire à la population, ni permettre la libération des otages.«
L’organisation caritative insiste aussi pour que des couloirs humanitaires soient organisés. « C’est déjà le cas au compte-goutte. Quelques camions ont pu faire entrer des vivres, mais cela n’inclut pas d’essence« ,
constate Victor Beaume. Les collègues de Caritas Jérusalem comme des autres ONG doivent alors transporter les blessés, non pas en ambulance, mais dans des chariots poussés par des chevaux. « On ne peut pas remettre en route ce qui maintiendrait la population en vie« , se désole-t-il.
L’enjeu aujourd’hui, selon Caritas, consiste malgré tout à évaluer ce que les collègues
de Gaza peuvent mettre en place « pour demain, et même après-demain« . Victor
Beaume insiste: « La Belgique a une voix importante sur la scène internationale, notamment pour ce qui concerne la protection des civils. » Caritas international prend donc tous les contacts nécessaires
pour que les gouvernements défendent le cessez-le-feu, comme le fait le Vatican depuis le 7 octobre.
Anne-Françoise de Beaudrap
📌Caritas appelle au don, soit en ligne, soit sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la mention « Palestine ».