
La semaine dernière, l’Eglise de Belgique publiait donc son rapport annuel. La lecture de ce document n’est certainement pas inutile. D’une part, parce qu’elle permet d’élargir nos horizons – on a parfois tendance à se focaliser sur ce qui se passe (ou sur ce qui ne se passe pas!) dans son unité pastorale ou son diocèse. D’autre part, parce qu’elle peut nous aider à analyser les enjeux auxquels l’Eglise est confrontée. Et à orienter certains choix.
L’un des grands enseignements tient dans le contraste entre la proportion d’habitants de ce pays qui se déclarent catholiques et le nombre de personnes qui s’initient aux sacrements proposés par l’Eglise. Ainsi, si les funérailles et les mariages sacramentels ont encore un peu la cote, les confirmations et l’eucharistie dominicale touchent une minorité de plus en plus faible de nos concitoyens.
Faut-il s’en décourager? Essayons plutôt l’inverse! Voyons cette réalité comme… une formidable opportunité.
Sans doute sommes-nous d’abord appelés à modifier nos mots. Est-il encore pertinent de ne qualifier de « pratiquants » que les personnes qui vont à la messe le dimanche – quelle que soit, d’ailleurs, la façon dont elles « pratiquent » leur foi les autres jours…?
N’ayons crainte de changer aussi certaines manières de fonctionner. Oser, créer, innover… N’est-ce d’ailleurs pas un petit peu ce que Jésus faisait? A travers ses gestes, ses histoires, son regard, il n’a cessé d’apporter de la nouveauté!
Dans ce contexte, nos bonnes vieilles paroisses pourraient se sentir un peu visées… Basées sur une logique territoriale et communautaire, elles sont parfois en décalage avec nos façons modernes de vivre (y compris la foi), davantage basées sur les réseaux et l’individualisme. Les paroisses vont-elles disparaître? Un certain nombre, oui – mais celles qui resteront seront formidables!
Des changements importants s’annoncent donc. Des changements qui susciteront d’inévitables émotions – tant chez les catholiques de la base que chez les personnes en situation de responsabilité. Prenons le temps de les écouter. De nous écouter. Mais évitons autant le piège de la précipitation que celui de l’immobilisme. Et n’oublions jamais que dans nos choix, le critère suprême ne pourra jamais être celui de la sauvegarde des structures. Toujours, c’est l’annonce de la Bonne Nouvelle qui devra nous guider.
Vincent DELCORPS