Hier, le 17 octobre, différentes manifestations étaient prévues à Namur, Liège et d’autres grandes villes pour la journée mondiale de refus de la misère. Certaines étaient organisées par ATD Quart monde, d’autres par le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP).

Officiellement reconnue par les Nations Unies depuis 1992, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté est célébrée chaque année le 17 octobre. Elle vise à attirer l’attention sur les personnes qui luttent quotidiennement contre la précarité et l’exclusion sociale, ainsi qu’à promouvoir le dialogue et la solidarité entre les citoyens en situation de pauvreté, souvent transparents, et la société civile dans son ensemble.
Cette année, le forum du refus de la misère met l’accent sur l’accès au travail décent et la protection sociale en tant que moyen de préserver la dignité humaine pour tous. Le Père Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD Quart monde, est à l’origine de cette journée mondiale du 17 octobre.
Comment sortir de la pauvreté ?
« La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leur droits fondamentaux (…) », écrit le père Joseph Wresinski en 1987. L’enseignement social de l’Eglise le définit ainsi: « Le travail est le fondement sur lequel s’édifie la vie familiale, qui est un droit naturel et une vocation pour l’homme : il assure les moyens de subsistance et garantit le processus éducatif des enfants […] A cet égard, il est nécessaire que les entreprises, les organisations professionnelles, les syndicats et l’Etat encouragent des politiques du travail qui ne pénalisent pas mais favorisent la cellule familiale du point de vue de l’emploi […] » (DSE 294).
👉 Pour en savoir plus sur la doctrine sociale de l’Eglise, retrouvez
l’entretien avec un spécialiste, Claude Callens
L’emploi ne permet malheureusement pas toujours de sortir durablement de la pauvreté. Les travailleurs pauvres sont des personnes qui ont un emploi souvent précaire à plus d’un titre (sous-statut, bas salaire, emploi non qualifié, conditions de travail pénibles ou dangereuses, sans protection syndicale ni avenir prévisible) qui ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Le seuil de pauvreté monétaire est actuellement fixé à 1.366€ par mois pour une personne seule et de 2.868€ pour un ménage de 2 adultes et 2 enfants. Sans surprise, ce sont surtout les femmes seules avec enfant(s) qui sont plus exposées à la pauvreté multidimensionnelle.
Un enfant sur six vit dans des conditions précaires
A l’occasion du 17 octobre, l’Unicef rappelle quelques tristes statistiques:
▶ 333 millions d’enfants dans le monde, soit 1 sur 6, vivent dans des conditions précaires.
🔎 Au niveau mondial, les enfants représentent plus de 50 % des personnes extrêmement pauvres, alors qu’ils ne constituent qu’un tiers de la population mondiale.
🪙 C’est dans l’Afrique subsaharienne que le pourcentage d’enfants vivant dans l’extrême pauvreté est le plus élevé (40 %) et qu’il a connu la plus forte augmentation au cours de la dernière décennie.
L’Unicef invite donc les nations à mettre en œuvre un plan d’action national «sur la garantie de l’enfance».
Chrétiens, sommes-nous concernés ?
« La misère est l’état de l’homme à qui ses frères n’ont pas laissé les moyens élémentaires de se sentir et de se montrer un homme, et par conséquent, un fils de Dieu« , rappelle le diocèse de Namur. L’enseignement social de l’Eglise est là aussi pour nous le rappeler : « Les droits des travailleurs, comme tous les autres droits, se basent sur la nature de la personne humaine et sur sa dignité transcendante » (DSE 301). Serviteur souffrant, le Christ nous a révélé l’éminente dignité de tout être humain créé à l’image de Dieu. Pauvre parmi les pauvres, Il nous invite à l’imiter, à faire de notre engagement pour les pauvres non pas « la conséquence de notre foi » mais « le lieu de la foi ». Nous expérimenterons ainsi que « la parole des pauvres nous ouvre à l’Evangile».
En plus des rendez-vous qui ont pu être organisés pendant cette semaine, une autre date arrive le mois prochain. Tous se rassembleront près de la Vierge des Pauvres à Banneux pour la 7e journée mondiale des pauvres. Ce rendez-vous interdiocésain des 18 et 19 novembre évoquera le thème « Tu me regardes comme une personne ! ».
AFdB (d’après Diocèse de Namur et Vatican News)