Angelo Simonazzi – La justice sociale comme fil rouge de toute une vie


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Angelo Simonazzi – La justice sociale comme fil rouge de toute une vie
Par Diocèse de Tournai
Publié le
5 min

Après une carrière entière consacrée à l’aide aux plus fragilisés aux quatre coins du monde, Angelo Simonazzi ne comptait tout de même pas s’arrêter alors que la retraite arrivait. C’est ainsi qu’il a rejoint l’équipe du vicariat du Développement Humain Intégral du diocèse de Tournai afin de piloter l’axe Solidarité.

C’est après être allé écouter Dom Hélder Câmara dans la cathédrale de Reggio Emilia qu’Angelo Simonazzi a eu envie de consacrer sa vie à l’engagement social. DR

Avec son accent chantant, Angelo Simonazzi ne peut pas vraiment cacher ses origines. Il est en effet né en Emilie-Romagne, dans le nord de l’Italie, une région qui s’étire presque d’une mer à l’autre, barrée au sud par la chaîne des Apennins, et dont Bologne, sa capitale, rime avec culture, université, gastronomie… et portiques.

Fils de fermier, Angelo grandit dans cette région militante et s’intéresse très vite aux initiatives sociales. C’est une rencontre hors du commun, alors qu’il n’est encore qu’adolescent, qui va susciter son engagement: "Le déclencheur a été la visite de Dom Hélder Câmara, l’évêque de Recife, au Brésil, et qui était très engagé aux côtés des pauvres, avec la théologie de la libération. Il était venu parler dans la cathédrale de ma ville, Reggio Emilia. Cela a été un déclic qui m’a poussé vers l’engagement social."

Pour la petite histoire, Angelo passe par le séminaire, son père l’imaginant devenir prêtre. Mais le fils comprend que sa destinée est autre et c’est le social qui l’attire. "Je suis parti comme coopérant en Afrique, au Burkina Faso qui, à ce moment-là, s’appelait encore la Haute-Volta. J’y ai découvert des ONG internationales de coopération au développement et c’est de cette expérience-là que j’ai décidé de consacrer ma carrière à l’humanitaire."

Une carrière internationale

Pour des raisons de moyens et de professionnalisme, Angelo choisit de privilégier les ONG britanniques. Fraîchement sorti de l’université catholique de Strasbourg, où il a étudié la philosophie et la théologie, il débarque en Angleterre. Après quelques mois, il y décroche un premier emploi dans une petite ONG et retourne au Burkina Faso pour quelques années. Il travaillera ensuite pour CAFOD, l’association humanitaire de l’Eglise catholique anglaise, au Mozambique, en Angola ou encore en Guinée Bissau, où il appuie des projets à visée sanitaire, agricole et sociale. Puis pour les ONG Save the Children, qui défend les droits des enfants, et ILEP, une fédération internationale de lutte contre la lèpre et la tuberculose pour qui il sillonne plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Cette vie professionnelle très intense n’empêche pas Angelo de fonder une famille. "Mes deux premiers enfants sont nés en Angleterre et y habitent toujours, la troisième est née en Belgique. Vivre à Bruxelles, c’est important pour moi parce qu’en deux heures je suis à Londres et je peux voir mes deux enfants qui ont décidé de poursuivre leurs études et leur carrière là-bas."

Et pourquoi pas la Belgique?

Par le plus grand des hasards, après avoir vécu une parenthèse italienne de trois ans à Rome, notre baroudeur humanitaire va se retrouver en Belgique, en 2003. Il y suit sa femme, qui avait obtenu un poste à l’Université catholique de Louvain.

"Entretemps, j’avais reçu une offre de Handicap International Belgique. J’ai commencé comme responsable du département Programmes et je suis devenu Secrétaire général six mois plus tard. Quatre ans après, par hasard, je vois une annonce pour Entraide & Fraternité/Vivre Ensemble. Je réponds et voilà, on me propose le job de Secrétaire général de ces deux associations catholiques. J’étais ravi, cela me rappelait le temps où je travaillais en Angleterre et j’ai d’ailleurs retrouvé pas mal d’ex-collègues."

Il œuvrera pendant 13 ans pour ces deux associations sœurs créées par la Conférence épiscopale dans la foulée du Concile Vatican II. "Toutes deux ont un mandat très clair: faire vivre la solidarité avec les pays du sud à travers la campagne de Carême pour Entraide & Fraternité, faire vivre la solidarité avec les pauvres ici en Belgique à travers la campagne d’Avent pour Action Vivre Ensemble. Elles témoignent, elles font vivre la solidarité externe et interne avec des campagnes de sensibilisation et des actions concrètes." Un terreau familier pour Angelo et dans lequel il se sent assurément à sa place.

La retraite? Non merci!

Quand sonne l’heure de la retraite, c’est sans doute pour le plus grand nombre l’opportunité d’adopter un autre rythme de vie, de se reposer… Mais Giorgio Tesolin, vicaire épiscopal dans le diocèse de Tournai, a d’autres projets pour son ami Angelo. Il lui propose de le seconder pour donner corps au vicariat du Développement Humain Intégral (DHI) qui vient d’être créé.

Touché par le message de "conversion intégrale" du pape François, Angelo n’hésite pas longtemps et accepte cette proposition de collaboration. Tout naturellement, il s’occupera du pôle Solidarités de ce jeune vicariat, placé aujourd’hui sous la houlette de l’animatrice en pastorale Anne De Smedt.
Depuis janvier 2021, Angelo appuie les groupes de solidarités dans les 49 unités pastorales du diocèse hennuyer. "Ce sont des groupes qui portent des réflexions, des actions et des célébrations autour de la solidarité chrétienne. Je les appuie en suscitant des liens entre eux, en valorisant leurs actions, comme l’accueil de réfugiés ukrainiens ou syriens, la création de banques alimentaires et bien d’autres engagements."

Voir l'une des actions précédentes: Les Visiteurs à l'écoute de la clameur de la terre et des pauvres

L’autre volet de son travail est la gestion de Caritas Hainaut. "Fondation" diocésaine, elle bénéficie de legs et dons, et reçoit également la recette d’une collecte organisée annuellement dans le diocèse. Un capital à utiliser avec discernement pour soutenir au mieux des associations locales qui luttent contre la pauvreté. "J’aime beaucoup ce travail. Pour moi, c’est une façon de continuer mon engagement chrétien solidaire, au-delà de mon âge de pensionné, et de continuer à m’indigner face aux inégalités et aux injustices sociales croissantes…"

Agnès MICHEL et Loris RESINELLI,
Diocèse de Tournai

Catégorie : L'actu

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