Au lendemain de la diffusion du dernier épisode de ‘Godvergeten’ – ‘Les oubliés de Dieu’, la série-documentaire de la VRT sur les abus sexuels dans l’Église, les évêques flamands ont tenu à réagir au moyen d’un communiqué. Dedans, ils disent comprendre la colère des victimes et de leurs proches à l’égard de l’Église et ses dirigeants et présentent à nouveau leurs excuses. Mais réaffirment leur volonté profonde de « travailler ensemble, dans la confiance, pour une Eglise où les abus n’ont pas leur place ».

Les témoignages courageux des victimes d’abus sexuels dans l’Église, publiés dans Godvergeten, nous ont tous profondément marqués. L’horreur et la souffrance incommensurable nous ont frappés de stupeur. Il y a tant de chagrin, de vies gâchées et de traumatismes avec lesquels les victimes d’abus, leurs familles et leurs amis doivent essayer de vivre.
Lorsque les victimes trouvent encore le courage de parler de leur profonde douleur et de leur souffrance, nous devons avant tout les écouter et garder un silence respectueux. Elles et leurs proches méritent toute notre attention.
Nous comprenons leur colère à l’égard des coupables et à notre égard, l’Église et ses dirigeants. Oui, nous avons échoué. Et pour cette dure réalité, nous présentons à nouveau nos excuses aujourd’hui. Cela a été et reste un chapitre très noir de l’histoire de l’Église. Nous ne devons jamais l’oublier.
« Que reste-t-il à faire ? »
De Godvergeten, il en ressort que nous n’avons pas suffisamment écouté les victimes. Leur demande de reconnaissance demeure. Qu’avons-nous pu faire jusqu’à présent ? Il y a eu la commission parlementaire, qui nous a beaucoup aidés. Il y a eu le centre d’arbitrage et son successeur, Dignity, ainsi que les lignes d’assistance téléphonique auxquelles les victimes peuvent s’adresser en permanence. Individuellement, les victimes ont obtenu la reconnaissance de leurs souffrances et des excuses. Mais la question qui se pose aujourd’hui est la suivante : que reste-t-il à faire ?
Dans les mois à venir, nous voulons clarifier cette question. La Conférence épiscopale accorde désormais la priorité à de nouvelles conversations avec les victimes d’abus et leurs proches. C’est à partir de là que de nouvelles étapes pourront être franchies, en collaboration avec les victimes, leurs proches et l’expertise qui existe dans la société pour les aider.
« Mettre un terme à la culture cléricale »
De nombreuses questions se posent également au sein de nos communautés ecclésiales locales. Nous vous encourageons à en discuter les uns avec les autres. La page de Kerknet*, qui rassemble systématiquement les questions d’actualité et tente d’y répondre, peut être une bonne aide à cet égard. Le personnel de l’église et les croyants sont également remis en question dans leur engagement envers l’église. Seule la vérité peut être libératrice. Nous devrions nous soutenir mutuellement et travailler ensemble dans la confiance pour une Eglise où les abus n’ont pas leur place.
Les structures de l’Église sont également remises en question. Nous nous associons au souhait exprimé par le pape François de mettre un terme à la culture cléricale dont les abus sont une horrible émanation. Il nous appartient à tous d’œuvrer en ce sens dans tous les domaines.
Bruxelles, le 27 septembre 2023,
Les évêques flamands.
(Titre, chapeau et intertitres de CathoBel)
Lire aussi :
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👉 Godvergeten: les évêques flamands réagissent (1ère réaction)
*Retrouvez sur cathobel.be, la page regroupant toutes les informations sur les points de contact de l’Eglise en cas d’abus dans une relation pastorale, les questions relatives à une plainte en justice, les services d’aide aux victimes et les publications dont les rapports annuels des abus sexuels sur mineurs dans l’Eglise.