Décret Evras: le député René Collin explique les raisons de son abstention


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Décret Evras: le député René Collin explique les raisons de son abstention
Image: CCO Pixabay/Wokandapix
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le
3 min

Le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté ce 7 septembre le décret validant l'accord de coopération concernant l'Evras (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle). Une unanimité moins trois abstentions: celles de Pierre Kompany, Mathilde Vandorpe et René Collin (Les Engagés).

Image: CCO Pixabay/Wokandapix

Le décret porté par Caroline Désir, ministre de l'éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, prévoit de généraliser les animations Evras dans toutes les écoles. Deux sessions sont programmées durant le parcours scolaire, en sixième primaire et quatrième secondaire. L'animation est confiée aux Centres de planning familiaux, en lien avec des associations et les centres PMS et PSE. Un guide de 300 pages a été constitué pour apporter aux professionnels les ressources nécessaires pour la mise en place de ces sessions.

C'est précisément au sujet de ce Guide Evras que trois députés Les Engagés ont choisi l'abstention lors de ce vote. "Je suis favorable à une intervention de l'école dans l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, mais je voulais stigmatiser la manière dont ce guide a été improvisé" explique René Collin. Le député nous confie que la séance du parlement a même été suspendue, le temps de vérifier si le vote portait uniquement sur l'accord de coopération ou également sur le Guide en lui-même. Au cours de la séance, René Collin a souhaité prendre la parole pour justifier son vote. Le député regrette un manque de communication sur la portée de ce guide et un manque de concertation avec les parents. "Sur le fond, je pense qu'on ne doit pas déposséder les parents de leurs tâches éducatives spécifiques. On est dans l'intime." Le député estime aussi qu'il faut prendre en considération les sensibilités et les différences d'un enfant à l'autre et ce "indépendamment de leur âge". "Je ne sens pas assez l'implication des parents dans ce qui devra se faire. La collaboration avec les familles est insuffisante".

Des contestations maladroites

Avant ce vote, quelques centaines de citoyens se sont rassemblés rue des Colonies à Bruxelles pour manifester leur opposition à l'Evras. Dans un reportage télévisé de la RTBF on entend une maman témoigner de sa colère lors de cette manifestation: "on a mis nos enfants au monde, c'est à nous à décider quand et comment on explique à nos enfants ce qui va se passer dans leur sexualité". Sur Internet aussi, des parents ont partagé leur incompréhension, propageant parfois même des informations erronées. "C'est inadmissible de faire peur aux parents sur ce sujet" a réagi la ministre Caroline Désir sur La Première, dénonçant encore lors de la séance plénière "une campagne de fake news". René Collin regrette "des contestations maladroites" qui ont occulté de vraies préoccupations qui lui ont été exprimées "de façon moins agressive mais plus profonde et plus sincère".

Manu VAN LIER

Catégorie : Belgique

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