Vinciane Pirotte, nouvelle déléguée épiscopale pour l’enseignement francophone à l’archevêché de Malines-Bruxelles et Alexandra Boux, membre de la pastorale scolaire de l’enseignement fondamental et secondaire à Bruxelles et au Brabant wallon témoignent de l’intérêt et de l’importance du cours de religion.

Il était une foi – Le cours de religion en danger
Emission diffusée dimanche 3 septembre 2023, à 20h sur La Première
Réalisation et présentation: Angélique Tasiaux et Manu Van Lier
Dans le réseau officiel, un danger pèse sur les cours de religion. Certains souhaiteraient le rendre optionnel, voire le supprimer complètement. « Au sein de l’Instance pour le cours de religion (ndlr: structure de concertation qui réunit les délégués épiscopaux pour l’enseignement », observe Vinciane Pirotte, c’est vraiment un point d’attention sur lequel nous travaillons depuis de nombreux mois. Nous sommes en lien avec le monde politique pour tenter de comprendre pourquoi ils veulent supprimer l’heure optionnelle dans le réseau officiel. » « Pour les jeunes, poursuit Mme Pirotte, ce cours est important. C’est un lieu où ils peuvent s’exprimer, comprendre et développer leur esprit critique. Pour nous, cette heure de religion dans l’officiel doit rester, on va la défendre même si nous reconnaissons les difficultés organisationnelles. » La déléguée pour l’enseignement francophone à l’archevêché de Malines-Bruxelles précise encore ne pas s’opposer à une deuxième heure du cours de philosophie et citoyenneté (CPC) mais cette heure doit être trouvée ailleurs dans l’horaire, pas au détriment de l’heure de religion. Elle confirme que les parents qui peuvent choisir entre le cours de religion et celui de CPC continuent à opter très majoritairement pour le cours de religion, ce qui doit interpeler le monde politique.
Le cours de religion, détaille Vinciane Pirotte, propose de travailler l’intelligence de la foi chrétienne, sa cohérence et l’éclairage apporté par la foi chrétienne aux grandes questions humaines: « en lien avec son rapport à la foi, l’élève va pouvoir prendre une position personnelle. »
Pour Alexandra Boux, membre de la pastorale scolaire, il y a un énorme respect à avoir pour les professeurs de religion « qui continuent à donner cours dans l’officiel avec une seule heure, en se partageant parfois entre cinq à dix écoles et des groupes qu’ils ne voient qu’une fois par semaine. Un professeur passe parfois plus de temps dans sa voiture pour se rendre d’un établissement à l’autre qu’en classe. C’est un enfer. Cette situation est vraiment une injustice qu’il faut entendre, tant vis-à-vis du choix des parents que des jeunes qui demandent cette heure de cours. Mes collègues de l’officiel ont dû s’adapter à un contexte terrifiant mais ils continuent parce qu’ils y croient et parce qu’ils sentent un réel besoin. Plus que jamais les jeunes ont une soif de spiritualité, sans doute liée au contexte. Et plus on la nie, plus elle va ressurgir de façon étrange sous forme de fondamentalisme ou d’ésotérisme qui ne sera pas toujours de l’ordre de la raison. Quand on glisse dans l’irrationnel, c’est quelque chose qui nous revient à la figure d’une manière ou d’une autre. »
Dans le réseau libre (un élève sur deux en Fédération Wallonie-Bruxelles), aucune menace ne pèse sur les cours de religion, ce qui n’empêche pas de revoir les programmes. Ainsi, la réécriture du programme pour le fondamental, en lien avec le tronc commun, est terminée. Pour le secondaire, ce travail débute avec une équipe qui veillera à mettre le. programme en lien avec le modèle de société et le profil actuel des élèves.
M.V.L.