Anne Gruwez, juge d’instruction à Bruxelles connaît la notoriété depuis le documentaire « Ni juge, ni soumise ». Dans cet entretien, elle évoque son parcours, son amour pour les 2CV et les bijoux fantaisie ainsi que son rapport aux médias. Sans concession, elle analyse aussi le rôle de la justice, les prisons et la place des victimes.

Pleins feux sur Anne Gruwez, président des Engagés
Première diffusion: lundi 18 septembre sur 1RCF Belgique
Présentation et réalisation: Angélique Tasiaux et Manu Van Lier.
Bienveillante, parfois même maternelle, Anne Gruwez croit profondément en la capacité de l’homme à s’améliorer, à progresser: « La vie est en mouvement. Ce n’est jamais le même homme au lendemain que la veille. Je revendique pour moi cette possibilité de changer d’avis demain. »
A-t-elle connu le découragement de revoir des personnes qui n’ont pas su saisir leur chance? « Pas de découragement, de l’énervement éventuellement. » Le sentiment d’injustice des victimes face à certaines décisions judiciaires ou à des peines trop légères, vous le comprenez? « Je le comprends mais ça ne sert à rien parce que ce n’est pas la longueur de la peine qui va réparer le dommage qui a été commis. […] Si la longueur de la peine doit dépendre du sentiment d’injustice des victimes, vous retournez sur la vengeance privée. La justice a été mise en place pour éliminer l’œil pour œil, dent pour dent. » « La juste peine, c’est le moins d’années possible, analyse encore la juge d’instruction, si on veut laisser une chance de pouvoir se réinsérer dans la société ».