Le vendredi 15 septembre, un hommage a été rendu au cardinal De Kesel. Un peu plus de sept décennies ne se résument pas en quelques dates… Mais certaines d’entre elles peuvent constituer des étapes particulièrement significatives. Retour en 10 dates sur l’existence de Mgr Jozef De Kesel, dont le maître-mot a été la formation continue des clercs et des laïcs.

Théologien de formation, il s’est attaché à la formation continue, notamment dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles.
A la mi-septembre, les adieux ont été officialisés avec le cardinal Jozef De Kesel, au cours d’une après-midi festive à l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. L’occasion de revenir sur des moments marquants de la vie de celui qui fut archevêque durant plus de sept ans.
📷 Revoir les cérémonies pour le Cardinal De Kesel et Mgr Cosijn (septembre 2023)
Le 17 juin 1947, Jozef voit le jour dans une famille nombreuse
Fils d’Albert De Kesel et de Gabrielle Boels, il est le sixième enfant du couple qui compte 11 enfants et vit dans la région gantoise. Son père est bourgmestre du village d’Adegem, en Flandre orientale.
En septembre 1965, l’étudiant engagé entre au séminaire
Trois ans avant les événements de mai 1968, Jozef De Kesel choisit d’entrer au séminaire. Si son choix relève pour lui d’une forme d’évidence, il perçoit toutefois les signes changeants de son époque.
Le 26 août 1972, Jozef De Kesel accède à la prêtrise
C’est son oncle Leo, alors évêque auxiliaire de Gand, qui l’ordonne prêtre en l’église paroissiale d’Adegem. Un lien privilégié unira toujours les deux hommes.
En 1977, place à la défense de son doctorat en théologie
Après avoir obtenu une licence en théologie à l’Université pontificale grégorienne de Rome, Jozef De Kesel rédige une thèse de doctorat, portant sur les textes d’un auteur qu’il affectionne : le théologien allemand Rudolf Bultmann. Il choisit d’en analyser le Jésus historique. C’est sous le diminutif de Jef De Kesel qu’il publiera en 1981 sa thèse sous le titre Le refus décidé de l’objectivation. Une interprétation du refus du Jésus historique chez Rudolf Bultmann. Il y écrit alors : « La crise actuelle du christianisme est une crise d’identité ! », estimant que « la question de Jésus » y est étroitement liée.
Intéressé par la formation, Jozef De Kesel poursuit une carrière d’enseignant, d’abord, en humanités, durant six ans, au collège Saint-Vincent à Eecklo – où il sera également en charge de la pastorale scolaire, puis à l’Institut supérieur de sciences religieuses de Louvain, au grand séminaire de Gand, ainsi qu’à la KULeuven.
1992 est l’année de sa nomination en tant que vicaire épiscopal
Après avoir été désigné responsable de la formation des animateurs pastoraux du diocèse de Gand, Jozef De Kesel est nommé vicaire épiscopal en charge de la formation théologique et pastorale du même diocèse. Tant les consacrés que les laïcs sont concernés par ces formations, d’une importance cruciale à ses yeux.
Le 20 mars 2002, Jozef De Kesel est désigné évêque auxiliaire pour le vicariat de Bruxelles
La messe d’ordination du nouvel évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles et évêque titulaire de Bulna (en Tunisie) a lieu en juin 2002, lors d’une célébration en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, le jour de la sainte Trinité, sous la présidence de Mgr Danneels. Une célébration marquée par l’émotion, comme se plaît à le souligner celui qui se réjouit de découvrir, chaque jour, « la richesse de l’Evangile et le bonheur d’une vie partagée avec le Seigneur ».
Le choix d’armoiries est l’occasion, pour Jozef De Kesel, de réaffirmer son attachement à sa ville d’origine. « Je suis né à Gand et j’ai œuvré comme prêtre dix-huit ans dans ce diocèse. Pendant vingt-deux ans, j’ai habité dans la cité à l’ombre de la cathédrale. Par feu mon oncle, ancien évêque auxiliaire de Gand, je fus toujours fortement rattaché à la cathédrale. » Si les couleurs retenues pour les armoiries (le vert et le rouge) sont celles de la ville de Bruxelles, le contenu en rappelle l’Agneau mystique. La symbolique de l’agneau est celle du service, tandis que l’autre élément mis en exergue est celui d’une ville, comme celle promise dans l’Apocalypse.
Le 21 juin 2010, Bruges reçoit un nouvel évêque
Après avoir été nommé durant quelques semaines évêque auxiliaire pour le vicariat du Brabant flamand et de Malines, Jozef De Kesel devient, le 10 juillet 2010, le 26e évêque de Bruges. Succéder à Roger Vangheluwe, l’évêque abuseur d’un neveu, n’est pas une mince affaire. La compassion et l’empathie de Jozef De Kesel sont toutefois soulignées à maintes reprises par ceux qui travaillent à ses côtés.
Le 6 novembre 2015, Mgr Jozef De Kesel est choisi comme archevêque Malines-Bruxelles
Voilà Jozef De Kesel de retour à l’archevêché de Malines-Bruxelles, qu’il connaît bien pour y avoir été évêque auxiliaire. A côté de la charge de l’archidiocèse, Mgr De Kesel est également nommé évêque aux Forces armées. Son installation a lieu le 12 décembre 2015, en la cathédrale Saint-Rombaut, à deux pas du palais archiépiscopal du XVIIIe siècle de Malines, où se trouve désormais son bureau. Il est ensuite élu président de la Conférence épiscopale belge.
Le 19 novembre 2016 ou la date de création de son cardinalat
Lors du consistoire, Mgr De Kesel est créé cardinal par le pape François, dont il est enclin aux réformes. Ce nouveau titre honorifique ne manque cependant pas de surprendre Jozef De Kesel qui continue à considérer son prédécesseur comme « le » cardinal.
Le 25 mai 2020, paraît son livre Foi & religion dans une société moderne
Dès sa parution, le livre écrit durant le confinement et la maladie du cardinal bénéficie d’un large rayonnement, tant en Belgique qu’à l’étranger. Loin de redouter ou de condamner le dialogue avec le monde laïc, le cardinal l’encourage et assume un nouvel état de fait sociétal : « la fin des évidences ».
Ce texte s’inscrit comme la poursuite d’une réflexion entreprise dans les années 1980, lorsqu’il a commencé à s’interroger sur la sécularisation de la société occidentale. Longuement réfléchi et mûri, Foi & religion dans une société moderne est considéré par beaucoup comme le testament spirituel du cardinal De Kesel, même si certains le pressent d’écrire une suite à celui-ci. L’avenir nous le dira !
Angélique TASIAUX