C’est donc dans quelques jours que Luc Terlinden deviendra archevêque de Malines-Bruxelles. Si cette nomination continue à provoquer beaucoup de joie parmi les catholiques de Belgique, elle suscite aussi de nombreuses attentes. En la matière, deux dangers nous guettent sans doute: celui de surestimer l’influence qui sera celle du nouvel archevêque; et, inversement, celui de la sous-estimer. Car, contrairement à ce qui a parfois pu être écrit, Luc Terlinden ne sera pas « le chef » de l’Eglise catholique en Belgique – peut-être ne sera-t-il pas même président de la Conférence épiscopale… En même temps, conscient des défis de l’heure, l’homme sait aussi qu’il devra pouvoir trancher. En outre, son âge laisse augurer un archiépiscopat long – et donc une empreinte profonde…
Dès ses premières interventions, Luc Terlinden a donné quelques orientations. Il a notamment partagé sa préoccupation pour la place des femmes dans l’Eglise. De ce point de vue, la situation de l’Eglise est particulière. Au cours des dernières années, notamment sous l’impulsion du pape François, cette place a fortement évolué. Nous en aurons d’ailleurs bientôt une illustration, lorsque deux femmes figureront parmi les présidents délégués de l’assemblée générale du synode, et qu’une cinquantaine y auront droit de vote. En même temps, la société a aussi évolué sur la question de l’égalité (et de la diversité) des genres. Avec rapidité et radicalité! Ce qui peut donner l’impression, erronée, d’une Eglise qui n’avance pas…
Quoi qu’il en soit, c’est à des femmes, engagées dans la vie de l’Eglise, que Dimanche donne la parole cette semaine, pour leur demander de partager leurs espoirs pour l’Eglise de Belgique et leurs attentes vis-à-vis du nouvel archevêque. Comme vous le lirez dans ce journal, aucune d’elles ne centre sa réponse sur la question de la place des femmes dans l’Eglise. Mais (presque) aucune d’elles ne l’ignore totalement. Un signe des temps!
Ce que femme veut, Mgr Terlinden le voudra-t-il aussi? Et… le pourra-t-il? Ne surestimons pas l’influence qui sera la sienne. Ne la sous-estimons pas non plus. Ajoutons-y deux éléments: son souhait de prendre le temps et son souci de travailler en équipe. Deux aspects sur lesquels il a également beaucoup insisté. Gageons qu’il s’agit là de deux traits qui marqueront son archiépiscopat.
Vincent DELCORPS
