Corinne Owen et Jean-Louis Gios ont passé quatre jours dans la communauté de Tibériade. Ils y ont vécu une expérience à la fois fraternelle, écologique et surtout spirituelle. Le récit de leur immersion a fait l'objet d'un reportage à découvrir ici.

Dans les campagnes de Lavaux-Sainte-Anne, il n’est pas rare de croiser des groupes de jeunes marchant joyeusement aux côtés de religieux ou religieuses dans leur traditionnelle robe bleue. La Communauté de Tibériade accueille en effet très régulièrement des enfants, des adolescents ou encore des familles entières à se plonger dans leur quotidien pour des retraites faites d’enseignement, de prière mais aussi de moments de fraternité et de joie toute simple. Et quoi de plus apaisant que d’arpenter ces chemins de campagne et de goûter des bienfaits de la nature ! Une nature dont la trentaine de religieux se veut au plus proche. Avec le retour des beaux jours, le travail ne manque pas: prendre soin des potagers, pétrir le pain, réparer les outils, confectionner les bougies. Les frères et les sœurs qui vivent à quelques kilomètres les uns des autres, ont chacun leurs spécificités et se complètent dans leurs tâches.
Pour le Frère Bart, le responsable que l’on nomme ici le Serviteur local, "le travail manuel équilibre la vie de prière et l’enracine dans le réel". Un travail qui a un côté très eucharistique. "En effet, nous lisons dans la Bible: le pain, travail des hommes, devient le pain de vie. Et nous aimons goûter concrètement la joie de notre travail et la simplicité dans laquelle nous sommes." Mais, rappelle-t-il, "c’est la prière qui est au cœur de notre vie". La prière est un lieu de l’apprentissage de la confiance, à l’exemple de saint François et de sainte Thérèse de Lisieux.
Alors que les cloches rythment les prières quotidiennes, pour Sœur Colombe, la prière est pourtant de tous les instants. "La nature, la création, tout nous parle de Dieu. Pour moi, prier, c’est être tout simplement reliée à Dieu, le chercher tout en sachant que c’est Lui qui nous cherche et désire nous sauver."
Fondée à la fin des années 70
C’est à la fin des années 70 que le fondateur de la Communauté, le Frère Marc, réunit autour de lui "quelques frères prêts à s’aimer de l’Evangile, à vivre dans une grande simplicité et à faire découvrir les trésors de l’Eglise". Ensemble, ils bâtissent dans le Bois du Charnet, à proximité du village de Lavaux-Sainte-Anne, un hameau fait de maisonnettes, d’abris et de granges. "J’ai voulu construire tout cela comme une grande sculpture. Je suis sculpteur de métier, et pour moi, l’art c’était plutôt un art de vivre, un art d’habiter un lieu." La chapelle en est la preuve vivante. Tout y est symboliquement représenté dans une sobriété subtile, que ce soit l’autel en forme de bateau, le feu ouvert symbolisant la Résurrection, les petites chambres invitant à méditer etc. L’art d’y vivre selon le Christ.
De la même manière que nous salons nos plats quotidiens pour en relever la saveur, la Fraternité de Tibériade nous invite à saler notre humanité pour y vivre l’Evangile.
Corinne OWEN
Emission diffusée dimanche 18 juin à 9h35 sur La Une, rediffusion le samedi 24 juin à 11h sur La Une.
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