Sœur Sabien qui s’exprime ainsi sur Kerknet est la dernière abbesse de Sainte-Godelieve de Bruges. Elle explique son choix de vie en particulier dans cette abbaye.

L’abbaye Sainte-Godelieve de Bruges fête cette année ses 400 ans. Pour fêter cela, une marche permettra d’aller de manière unique de l’abbaye de Ten Putte à Gistel – le lieu historique où Godelieve a été assassinée – à l’abbaye de Sainte-Godelieve à Bruges. « J’espère que les participants du Chemin des Sœurs découvriront qu’être fidèle est la chose la plus importante dans la vie« , ajoute Sœur Sabien.
A l’occasion de l’anniversaire du monastère, le livre ‘Echos de 400 ans de l’Abbaye Sainte Godelieve à Bruges’ paraîtra début juillet. La dernière abbesse, sœur Sabien, y témoigne de ce qui l’a attirée vers la vie monastique.
La dernière abbesse de Sainte Godelieve (Bruges) regarde en arrière

« Qu’est-ce qui m’a attirée dans la vie monastique en tant que jeune femme ?« , se demande Sœur Sabien. Elle voit que pendant son adolescence « deux désirs ont grandi. En tant que régent, j’enseignais les mathématiques et j’étais complètement absorbé par l’éducation. En même temps, la prière jouait un rôle central dans ma vie. J’ai séjourné près de l’abbaye Sainte-Godelieve à Bruges, et cela devenait de plus en plus attrayant.«
La religieuse se souvient: « A cette époque, je ne connaissais pas grand-chose à l’ordre des bénédictins. J’allais à la messe et à d’autres célébrations tous les jours à l’abbaye. » Il a fallu plusieurs conversations avec les soeurs du lieu pour passer le pas vers l’âge de 25 ans.
Elle « choisi résolument l’abbaye plutôt que la salle de classe« . Un choix sans doute difficile pour ses parents: « J’avais déjà une sœur qui avait embrassé la vie monastique et vécu au Congo comme missionnaire. » Ses parents auraient sans doute préférer qu’elle se marie.
« Ai-je trouvé la chaleur d’un nouveau foyer dans la communauté religieuse ?« , s’interroge-t-elle aujourd’hui. Elle y répond en toute franchise, évoquant parfois la tension entre les sœurs. « Il y avait, en un sens, une communauté familiale, mais nous n’étions pas ‘accrochés les uns aux autres’. Nous avons passé la plupart des journées en silence, soit dit en passant. Mais pendant les moments récréatifs du soir, c’était amusant.«
Un choix difficile comme abbesse
« Lorsque les sœurs m’ont élue abbesse en 1980, poursuit Sœur Sabien, il m’incombait de veiller au bien-être de toute la communauté et d’encourager le silence et la prière, ce qui est, après tout, notre objectif. » Quelques années plus tard, il a fallu prendre cette lourde décision de quitter l’abbaye Sint-Godelieve: « il était impossible de continuer à travailler à quatre dans un si grand bâtiment. Nous avons essayé d’apporter un changement en invitant des bénédictins philippins. Cela a bien marché pendant douze ans, mais a été contrecarré par leur façon de travailler. Leurs constitutions stipulent qu’elles ont une mission différente tous les deux ans, ce qui nous a été difficile à réaliser : enseigner aux nouvelles sœurs notre langue tous les deux ans était tout un défi.«
L’article de Kerknet évoque alors ce « nouvel avenir ». Le 23 décembre 2013, la dernière abbesse, Sœur Sabine, accompagnée de quatre sœurs, a fermé la porte du dernier monastère derrière elle.
Depuis VISITFLANDERS y mène un projet pilote pour la revalorisation du patrimoine religieux. Lorsque les portes du cloître s’ouvriront au grand public pendant un mois à l’été 2021, pas moins de 16.000 visiteurs ont découvert ce joyau patrimonial jusqu’alors fermé au monde extérieur.