Le gouvernement flamand a approuvé ce 2 juin un nouveau décret intitulé « Ecoles Ouvertes » qui oblige les écoles à mettre leurs bâtiments à la disposition des associations locales . Katholiek Onderwijs Vlaanderen, le réseau des écoles catholiques en Flandre se dit préoccupé par le décret qu’ils jugent « problématique » .
🔓 Ce vif débat au Nord du pays est abordé dans l’Echo de Flandre du prochain Dimanche. Nous vous offrons exceptionnellement sa lecture.

Des séances de yoga organisées dans le gymnase, des répétitions de fanfare dans une classe maternelle, une formation numérique dans un local informatique… Il n’est pas rare de voir toutes sortes d’activités extra-scolaires prendre place dans nos écoles, une fois la journée de cours terminée.
Depuis toujours, les écoles catholiques ont dans leur ADN cette volonté d’ouvrir leurs bâtiments à des organismes extérieurs, qu’il s’agisse d’activités sportives, de cours du soir ou pour accueillir des mouvements de jeunesse. « Aujourd’hui, deux écoles sur trois mettent déjà, sur base volontaire, leurs bâtiments à disposition de collectifs externes », souligne Lieven Boeve, directeur général de Katholiek Onderwijs Vlaanderen – le réseau scolaire catholique en Flandre – auprès de nos confrères de la VRT.
Cependant, un nouveau décret approuvé début juin par le gouvernement flamand désire aller plus loin dans cette démarche d’ouverture.
Un décret louable mais qui suscite beaucoup de points d’interrogation
Intitulé « Ecoles Ouvertes », il obligera les écoles à ouvrir l’ensemble de leurs locaux à d’autres organisations, en échange de certaines subventions. A l’inverse, les écoles réfractaires, celles qui refuseront de partager leurs bâtiments, courront le risque de perdre une partie de leurs subsides.
Katholiek Onderwijs Vlaanderen qualifie le nouveau décret de « problématique », et ce, à plus d’un titre. « La mise à disposition de locaux ne se limite pas à juste ouvrir la porte », réagit Lieven Boeve. « Concrètement, un directeur d’école, qui a déjà tellement de pression et de charges sur ses épaules, devra-t-il en plus tout organiser lui-même, de la remise de la clé à la vérification de tous les locaux avant et après utilisation? »
L’aspect logistique, l’hygiène, la sécurité des lieux, l’accessibilité, les provisions de gaz et d’électricité, la réparation des potentiels dégâts, voire tout simplement la gestion du matériel et des affaires des enfants… Autant de points cruciaux et concrets mais considérés aujourd’hui comme nébuleux par des directeurs très inquiets. « La volonté de faire, on l’a à 100%! Mais la charge est trop conséquente au vu de nos capacités », confie Marc Sabbe, directeur d’une école primaire à Kapellen, au micro de la VRT. « La cuve est déjà remplie à ras-bord et on veut malgré tout la remplir encore un peu plus! »
👉 Retrouvez ici le communiqué de presse de Katholiek Onderwijs Vlaanderen
Un poids de plus sur les épaules des établissements scolaires
Un son de cloches que tente de relayer le réseau catholique flamand. « On nous a répondu qu’il serait possible pour les établissements scolaires de demander une dérogation à ce décret, mais à condition de déclarer pour chacun des locaux concernés la raison qui l’empêche d’être partagé », explique Lieven Boeve. Autrement dit, une charge administrative supplémentaire pour les directeurs d’école. Plus que d’une simple opposition de façade, l’enseignement catholique semble aujourd’hui surtout en quête de réponses concrètes et de soutien pour assurer pareilles missions. Des missions qui sont, certes riches et constructives, mais aussi extrêmement chronophages.
Clément Laloyaux (avec VRT NWS)
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