En mars dernier, le chœur sacré le plus connu au monde a fait escale chez nous pour une tournée de quatre dates. Nous y avons fait la rencontre de Timothée et Martin, deux petits chanteurs à la vie peu banale…

Après quatre tours du globe, plus de 80 pays visités et des concerts aux côtés des plus grands de la chanson française, les Petits Chanteurs à la Croix de Bois ont encore une fois conquis le public belge par la pureté de leurs voix conjuguées à une parfaite maîtrise vocale. Une tournée en Belgique de quatre dates, dédiée à Notre-Dame de Paris, qui a mené ces jeunes choristes de Verviers à Frameries en passant par Ciney. Si, après 116 ans d’existence, la réputation des Petits Chanteurs n’est plus à faire tant leurs voix célestes sont connues pour suspendre le temps et provoquer des frissons musicaux, bon nombre de Belges se sont toutefois pressés dans les différentes églises pour en faire l’expérience. Pour nous aussi, l’occasion était trop belle. Nous nous sommes donc rendus au concert donné en la Collégiale Notre-Dame-de-l’Assomption de Ciney, le samedi 25 mars. Une église comble et un public… très vite comblé!
Hommage à Notre-Dame
Dans un silence de cathédrale, la trentaine de choristes, âgés de 8 à 16 ans, se présentent face à nous en aube blanche, arborant à leur cou la petite croix en bois si symbolique. Ensemble, en harmonie et simplement accompagnés d’un pianiste, ils entonnent les premières notes de leur répertoire chrétien: des chants composés et arrangés expressément en hommage à la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Pourquoi lui rendre hommage? Eh bien, parce que c’est un symbole de la France et de Paris, notamment à l’international, et car elle est très symbolique pour nous, Petits Chanteurs », commente Martin, 12 ans. « Quand on chante, on essaie de ne pas bêtement réciter nos paroles », complète Timothée, 15 ans. « Que les chants soient en français ou en latin, on essaie toujours de savoir quelle signification se cache derrière. » Martin et Timothée sont deux chanteurs qui ont pris part à la tournée belge. Les deux ados français ne le savent probablement pas mais, ce soir-là, les morceaux en l’honneur de la « vieille dame » ont une résonance toute particulière dans la Collégiale de Ciney. Cet édifice, récemment restauré après qu’une tornade a emporté sa flèche en 2010, paraît entrer en communion avec son homologue parisienne pour la soutenir dans sa renaissance.
« Je ne regrette rien »
A quelques heures à peine du concert, les deux compères ont bien voulu nous accorder une interview. L’occasion rêvée pour en savoir un peu plus sur la vie atypique d’un Petit Chanteur au sein de sa manécanterie, l’école de chant religieux basée à Autun (Bourgogne). « J’ai intégré les Petits Chanteurs il y a trois ans, à l’âge de 9 ans », se souvient Martin. « C’est un peu une affaire de famille car mon frère était Petit Chanteur avant moi, et mon père l’a été aussi à son époque. Et puis, de base, c’est un projet qui m’emballait avec les tournées, la vie communautaire en internat… Du coup, je me suis présenté à l’audition avec deux chants et une poésie que j’avais préparés, ainsi qu’une lettre de motivation, comme il nous l’est demandé, et j’ai été pris. » Timothée, quant à lui, chantait depuis ses 8 ans mais c’est seulement après un déménagement trois ans plus tard qu’il a voulu rejoindre la manécanterie pour chanter de nouveau: « J’ai mis trois mois à convaincre mes parents de me laisser aller en internat. Je ne regrette rien! »
Les voix ne font qu’une
A Autun, les Petits Chanteurs suivent un cursus musique-étude au sein du collège et du lycée local, où des classes leur sont spécialement dédiées. Martin bénéficie ainsi de huit à dix heures de chant par semaine au collège. « Il faut bien ça pour s’entraîner suffisamment et parvenir à ce que nos voix soient homogènes lorsqu’on chante en chœur », souligne-t-il. « Les chefs de chœur travaillent beaucoup pour que nos différentes voix soient complémentaires afin de produire un seul son, sans une qui prenne le dessus sur les autres. » Si la musique est au centre de leur vie scolaire, la dimension spirituelle est tout aussi présente et constitue même l’épine dorsale de leur formation. Vivre en Petit Chanteur à la Croix de Bois, c’est d’abord affermir sa foi. « On a une vie de foi très forte », nous explique Timothée. « On a une messe tous les mercredis avec notre aumônier, puis une adoration un jeudi par mois ». « Et 30 minutes de lecture spirituelle par soir », glisse Martin. « On ne doit pas nécessairement être catholique pour rejoindre la manécanterie, enchaîne Timothée, mais chacun sait qu’ici, il est en mission pour porter la foi. » Et à la question de savoir qui est la figure religieuse qui les inspire: tous deux répondent sans hésiter Don Bosco, pour son engagement en faveur des enfants.
Clément LALOYAUX
De Séoul à la Réunion, des souvenirs plein la tête !
Les tournées internationales aux quatre coins du globe constituent depuis toujours l’ADN des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, les « missionnaires de la paix », comme aimait les surnommer le pape Jean XXIII. Ces concerts en tout genre laissent des souvenirs impérissables dans la tête de chacun des choristes. « Cette année, on a été en Corée du Sud, aux Philippines et à la Réunion. C’était incroyable! », se rappelle Martin. « Mon souvenir le plus marquant, c’était notre concert à Séoul devant plus de 2.500 spectateurs. J’avais un peu le trac. Mais chanter devant autant de monde, ça m’a marqué et ça me marquera toujours. »
Mais ne pensez pas que les Petits Chanteurs logent dans des hôtels cinq étoiles lors de leurs déplacements. Loin de là! A chaque escale, que ce soit Montréal ou Ciney, les ados sont répartis par deux ou trois dans des familles d’accueil pour y passer la nuit. Idéal pour découvrir de nouvelles cultures, faire des rencontres et élargir leurs horizons!
Plus d’infos: www.pccb.fr.

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