Ce samedi 13 mai, la communauté tamil catholique s’est réunie au sanctuaire de Banneux pour célébrer le jubilé de son pèlerinage avec l’inauguration d’une statue de Notre Dame De Madhu.

Entre 1500 et 2000. C’est le nombre de fidèles sri lankais qui avaient fait le déplacement à Banneux pour l’inauguration de la statue de Notre Dame de Madhu. « C’est l’un des plus grands groupes à venir en pèlerinage » nous confie Fabian Delarbre, responsable communication du sanctuaire. « Ils ont organisé ce jubilé avec beaucoup de simplicité et une grande ferveur« .
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De grandes retrouvailles pour les fidèles sri lankais
Une fois encore, la Vierge des Nations n’a pas usurpé son nom ! C’est l’aumônerie catholique tamil des Pays-Bas qui est à l’origine du pèlerinage. Depuis 25 ans, la communauté sri lankaise se donne ainsi rendez-vous à Banneux. En cette année de jubilé, les nombreux autocars étaient encore bien alignés sur le parking. « Ce rassemblement annuel, c’est un peu comme de grandes retrouvailles » commente Fabian Delarbre.
Les festivités ont commencé devant la statue voilée de la Vierge, baptisée Notre Dame de Madhu. Les femmes avaient, pour l’occasion, revêtu des saris aux couleurs chatoyantes, certaines arboraient même des coiffures fleuries. Des musiciens tamils ont joué les premières notes du temps de l’inauguration.
De nombreux smartphones sont alors apparus au-dessous des têtes pour immortaliser l’évènement. La célébration était également retransmise en direct sur la page Facebook de la Tamil Catholic Chaplaincy Netherlands.

Le ciel menaçant, les quelques gouttes de pluie et l’orange grondant n’ont cependant pas eu raison de l’ardeur des participants. L’évêque de Batticaola, Mgr Joseph Ponniah, a procédé à la bénédiction de la statue, accompagné par le chanoine Eric de Beukelaer, vicaire général du diocèse de Liège, représentant officiellement l’évêque, Mgr Jean-Pierre Delville.
Une liturgie traditionnelle aux couleurs sri lankaises
Les participants ont ensuite rejoint le complexe de l’église de la Vierge des Pauvres pour une longue célébration. « Mon tamil n’est pas excellent, nous confie avec une pointe d’humour Eric De Beukelaer. J’ai concélébré en partie en néerlandais, en allemand et en anglais. » Et d’ajouter: « C’est impressionnant de voir tous ces fidèles originaires d’une île aussi lointaine se rassembler à Banneux depuis 25 ans. »
Pour le chanoine liégeois, c’est toujours une belle expérience que de vivre une liturgie dans une langue et une culture différentes. « C’est touchant de vivre la liturgie catholique adaptée à la culture asiatique. Il y avait des chants sri lankais, on m’a apposé un point rouge sur le front, j’ai également concélébré avec un collier de fleurs, de roses, autour du cou, une grande première pour moi! »

Une célébration que le vicaire général décrit encore comme très fraternel avec des fidèles heureux d’être là. Des hommes et des femmes qui au-delà des frontières – les participants venaient essentiellement des pays frontaliers que sont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, NDLR – étaient réunis par leur culture et leur foi.
Fabian Delarbre, pour sa part, a été marqué par l’attitude fervente des Sri Lankais, qui tombent à genoux au moment de la consécration. Aussi par cette pratique qui consiste pour un prêtre à bénir les fidèles Vierge Marie en main. « C’est vraiment la Vierge qui bénit » observe le responsable communication. Au terme de la messe, tous les prêtres ont par ailleurs reçu des fleurs et un morceau de tissu.
Notre Dame de Madhu n’a pas encore de chapelle
Notre Dame de Madhu a donc pris ses quartiers au sanctuaire de Banneux, à côté du monument dédié à sainte Mère Térésa. Le vicaire général nous invite par ailleurs « à découvrir les monuments nationaux érigés à Banneux » comme autant de visages de l’Eglise universelle à contempler.
Actuellement, la statue sri lankaise de Notre Dame de Madhu est protégée par une cloche en verre. La chapelle prévue sur les plans initiaux devrait voir le jour dans les prochaines années, estime Fabian Delarbre.
Sophie DELHALLE
