Yvonne Reungoat, sœur de Don Bosco, siège au dicastère pour les évêques depuis 2022. Sa nomination, comme celle de deux autres femmes, est une première dans l’histoire de l’Eglise. Son rôle: participer au processus de nominations des évêques. Emmanuel Van Lierde l’a l’interviewée pour Tertio et Dimanche.

Le dicastère pour les évêques (lien en italien) a un nouveau préfet depuis le mercredi 12 avril: le missionnaire augustin Robert Prevost, originaire de Chicago et précédemment évêque au Pérou, qui succède au cardinal canadien Marc Ouellet. Un jeudi sur deux, un conseil composé de cardinaux, d’évêques et, depuis 2022, de trois femmes, examine les dossiers de nomination épiscopale au sein du dicastère. Le samedi qui suit, le préfet discute des nominations avec le pape. L’une de ces trois femmes, sœur Yvonne Reungoat, nous a accordé un entretien approfondi.
Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre les Filles de Marie Auxiliatrice?
Je suis née dans une famille d’agriculteurs. J’avais un oncle qui était missionnaire salésien au Canada. Il nous donnait régulièrement des nouvelles de son travail missionnaire. Par son intermédiaire, nous recevions la revue de la famille salésienne, le Bulletin Salésien.
A l’âge de 14 ans, j’allais à l’école professionnelle, mais grâce à cette revue, mes parents ont appris l’existence d’une école tenue par des sœurs de Don Bosco, près de Dinan, en Bretagne. Ils m’ont inscrite là-bas, bien que c’était assez loin de la maison. La séparation d’avec mes parents a été difficile, car j’étais très attachée à eux. En même temps, j’ai tout de suite été impressionnée par l’esprit de famille qui régnait dans cette école et cet internat.
Un jour, la directrice m’a demandé ce que je voulais faire de ma vie et si j’avais déjà pensé à la vie religieuse. J’y avais effectivement pensé à l’âge de 12 ans, mais je pensais à l’époque qu’une telle vie était hors de portée pour moi. Cette directrice m’a fait connaître Don Bosco. Le fait qu’il ait donné toute sa vie aux jeunes m’a profondément touchée.
J’ai senti que Dieu était si grand qu’il valait la peine de lui donner toute sa vie, même si une vie de famille m’attirait tout autant. Peu à peu, avec le soutien de la directrice, j’ai évolué dans cette voie vers la vie religieuse avec les sœurs de Don Bosco. J’y suis entrée en 1965. Apparemment, l’appel du Seigneur était plus puissant que celui du mariage. Ce que j’avais cru impossible, Dieu a pu le réaliser.
Propos recueillis par Emmanuel VAN LIERDE
(Traduction: Christophe Herinckx)