L’inauguration officielle en présence d’un évêque sri-lankais est prévue pour le samedi 13 mai.

« La statue n’a pas encore quitté le Sri-Lanka« , nous informe le recteur du sanctuaire de Banneux, l’abbé Léo Palm. Toutefois, les fondations de la future chapelle dédiée à Notre Dame de Madhu – qui jouxtera le monument en hommage à Mère Teresa – ont déjà été posées et bénies par le recteur le dimanche 15 avril.
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Une chapelle de la réconciliation pour les Sri-Lankais
« Nous avons reçu la demande des Sri-Lankais il y a 8 mois« , raconte l’abbé Palm, qui souhaitent ainsi marquer leur 25e pèlerinage au sanctuaire marial. « Ils ont invité un évêque sri-lankais pour l »inauguration officielle fixée le 13 mai« , nous apprend encore le recteur.
Pour rappel, le gouvernement sri-lankais a officiellement déclaré « site sacré » le sanctuaire Notre-Dame de Madhu fin 2019. Le site avait servi de refuge à de nombreux Tamouls pendant la guerre civile qui a déchiré l’île de 1983 à 2009. En janvier 2015, lors de sa visite, le pape François y avait appelé Tamouls et Cingalais à profiter de ce lieu pour « apprendre à se pardonner ».
La future chapelle en construction à Banneux sera elle aussi un symbole d’unité pour le peuple sri-lankais, se réjouit l’abbé. Elle abritera une reproduction de la statue conservée à Madhu, apportée par les colons hollandais au 17e siècle.
Un engouement historique toujours bien réel
Avant la crise corona, Banneux pouvait accueillir jusqu’à 500 000 pèlerins. Un chiffre qu’il sera désormais difficile à atteindre, estime le recteur.
Néanmoins, depuis son entrée en fonction il y a quinze ans, l’abbé Palm constate une véritable internationalisation de Banneux et un engouement qui ne faiblit pas avec plus d’une dizaine de nouvelles chapelles.
Un recteur contraint par ailleurs de freiner les ardeurs. « Nous imposons quelques conditions, nous ne voulons qu’un seul monument par nation » explique-t-il. « Nous décourageons aussi certaines communautés notamment africaines car nous pensons qu’il est plus intéressant d’utiliser l’argent pour construire une église au pays qu’un monument chez nous. »
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Tout a commencé en 1956 avec l’installation d’une chapelle par des réfugiés hongrois, venus chercher la consolation auprès de la Vierge des Pauvres. Et souhaitant laisser une trace visible de cette confiance placée en Marie.
Comment expliquer un tel engouement aujourd’hui encore ? « Quand elle est apparue en 1933, la Vierge a désigné la source comme symbole de l’unité de toutes les nations. Et je crois que nous pratiquons mieux les Nations-Unies ici à Banneux qu’à New-York« , affirme non sans humour le recteur avant de poursuivre : « La Vierge est venue rappeler que l’humanité est une grande famille, forme un unique peuple de Dieu. Mais chaque peuple a ses spécificités » et des formes de dévotions qui lui sont propres.
La Vierge de Banneux s’exporte !
Pour éviter de rentrer dans une course à la surenchère, le sanctuaire propose donc comme alternative d’envoyer une statue de la Vierge des Pauvres, qui trouvera place dans une église ou une chapelle. De par le monde, ce sont 7000 statues de Notre Dame de Banneux qui ont ainsi été envoyées pour « satisfaire » la dévotion des fidèles. Tout dernièrement, le 15 janvier exactement, un sanctuaire a été inauguré aux portes de Ouagadougou, au Burkina-Faso.
Sophie DELHALLE