Ce samedi 15 avril marque le quatrième anniversaire de l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris. Le lendemain du drame qui avait si largement ému, le président français Emmanuel Macron avait affirmé sa volonté de rebâtir la cathédrale « plus belle encore ». Et annoncé qu’elle serait achevée dans les cinq ans. Qu’en est-il aujourd’hui ?

En 2019, l’incendie de ce haut-lieu émeut croyants et non-croyants. Les trésors liturgiques et artistiques de la cathédrale sont sauvés par les pompiers, mais l’édifice religieux ne peut plus continuer sa vie cultuelle durant les travaux. Aujourd’hui, Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris, a sa cathèdre à Saint-Germain-l’Auxerrois, à côté du Louvre. Ce sera le cas jusqu’à la réouverture de Notre-Dame.
Encore des mois de travaux
La réouverture aux fidèles et au public est prévue pour le 8 décembre 2024, pour la fête de l’Immaculée Conception, moins de 6 ans après l’incendie. Une date qui ne signifie pas la fin des travaux, qui continueront « possiblement jusqu’à 2030 », selon le recteur de Notre-Dame, Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas. Des travaux qui continueront dans l’édifice, mais qui n’empêcheront pas la reprise de la vie spirituelle et touristiques du monument.

Quatre ans jour pour jour après l’effondrement de la flèche de Viollet-le-Duc, le « tabouret » qui soutiendra la nouvelle sera installé ce samedi. Un achèvement de ce socle en bois de 80 tonnes, que le président Emmanuel Macron est venu constater ce vendredi 14 avril. Il s’est félicité de l’avancement des travaux. « C’est quand on fixe un cap avec une ambition qu’on peut bouger« , a-t-il déclaré. Déterminé à respecter les délais, il a salué apprentis, artisans et chefs d’entreprise sur le parvis et dans la nef, qui ont mené cette tâche colossale.
Des enquêtes toujours en cours
De nombreuses expertises sont toujours en cours, pour déterminer à la fois l’origine de l’incendie, les conditions de son départ et de sa propagation. Aujourd’hui, aucun élément n’est venu appuyer une piste criminelle ; c’est donc une cause accidentelle qui est investiguée par le parquet de Paris. Le procureur avait évoqué la possibilité d’un mégot de cigarettes ou de dysfonctionnements électriques. Aujourd’hui, aucun élément après le déblayage des zones du sinistres n’ont pu apporter de nouvel élément susceptible d’être exploité par les enquêteurs. Plusieurs défaillances dans les dispositifs de sécurité ont pu être soulevées, notamment au niveau de l’alarme, contribuant au retard de l’appel aux pompiers, ou sur le système électrique de l’un des ascenseurs.
Une juge d’instruction vient également d’être désignée pour enquêter sur la pollution au plomb provoquée par les 400 tonnes partis en fumée. Une plainte a été déposée face à la préfecture de police et la mairie de Paris. Ils n’auraient pas pris toutes les précautions nécessaires, malgré une connaissance de mesures de plomb élevées aux abords de la cathédrale.
Jean Lannoy