Depuis le début de son pontificat, le Pape a déjà choisi 5 fois de célébrer la liturgie « In Coena Domini » dans un lieu de détention. Cette année, il réitère ce geste fort du Triduum pascal en se faisant proche de mineurs incarcérés.

La liturgie « In Coena Domini », est l’un des rites de la Semaine sainte. Elle commémore l’institution de l’Eucharistie. Après l’homélie, le célébrant procède au rite du lavement des pieds. Pour ce moment qui ouvre le ouvre le Triduum pascal, François se rendra cette année encore une fois en prison. Comme il y a dix ans, le souverain pontife se rendra à l’Institut pénitentiaire pour mineurs incarcérés à la Casal del Marmo, dans la banlieue de Rome.
Nos confrères de Vatican News relèvent que le père Raffaele Grimaldi, inspecteur général des aumôniers des prisons d’Italie a été ému par le geste d’amour et de miséricorde du Pape envers les périphéries existentielles des jeunes enfermés. Dans un communiqué, le père Grimaldi explique : le choix du Pontife de vivre le Jeudi saint parmi les jeunes de Casal del Marmo a la saveur de la proximité pour sensibiliser la société, les institutions et la politique avec l’intention d’orienter les consciences vers des réponses concrètes d’alliances éducatives, parce que, souvent, les jeunes ont des modèles erronés« .
Un geste d’amour et de proximité
« Le Pape François veut répéter un geste de profonde humanité, de charité et de proximité» dans une prison de Rome, et il a choisi cet Institut pour rencontrer des garçons, des jeunes qui ont besoin d’affection, de tendresse et d’écoute », déclare l’aumônier.
« Cela me rappelle l’image affectueuse du grand-père qui va embrasser ses petits-enfants, sans manquer de respect au Saint-Père », qui « crient leur douleur et savent qu’ils ne doivent pas être jugés pour leurs erreurs », mais « qu’il faut les encourager et les inviter à ne jamais perdre espoir », dit le père Grimaldi.
« Nous sommes frères »
« François s’agenouillera devant eux ce jeudi, a-t-il poursuivi, pour s’excuser au nom d’une partie de la société qui les a trompés, séduits puis abandonnés. Il lavera les pieds de douze jeunes de différentes nationalités en signe de solidarité, les serrant probablement contre sa poitrine, une invitation à leur dire que « nous sommes frères » avec l’encouragement de reprendre la beauté de leur vie ».
« Le Pape comme un père aimant, par ce geste, appellera les institutions à ne pas abandonner ces jeunes fragiles qui sont souvent seuls, abandonnés, perdus et désorientés, sans repères. Ces prisonniers n’ont pas la chaleur de leur famille, ils sont écrasés par les erreurs qu’ils ont commises et portent dans leur cœur le cri de la souffrance et de la colère », poursuit le père Grimaldi.
Le lavement des pieds
« François essuiera les pieds mouillés de ces enfants avec la nappe de la miséricorde, dans un geste de solidarité d’une humanité qui ne juge pas, ne condamne pas, n’érige pas de murs de défense et d’exclusion. Le véritable objectif de la justice n’est pas de punir et de réprimer, mais d’inviter ceux qui ont commis une faute à reconstruire les liens brisés.
Il leur baisera ensuite les pieds comme Jésus l’a fait; ce baiser n’est pas celui de quelqu’un qui trahit, au contraire, c’est le baiser de la tendresse d’accueil de Dieu; c’est le baiser amical de quelqu’un qui veut relever les jeunes qui sont tombés dans les filets du mal. »
En revenant célébrer la dernière cène et procéder au lavement des pieds de ces mineurs incarcérés le Pape veut faire prendre conscience de l’importance de créer des outils de prévention et de discernement, « car les jeunes ont souvent à leur disposition de mauvais modèles ».
Ainsi, peut-être, sera-t-il possible de briser le cercle vicieux de l’enfermement dans une spirale du mal qui conduit trop souvent à la prison. François le souligne par le choix du lieu de la célébration de la « coena domini » : entre les deux liturgies célébrées en 2013 et 2023 à Casal del Marmo, le Pape s’est rendu à la prison de Rebbibia en 2015, celle de Paliano en 2017, au centre pénitentiaire “Regina Coeli” à Rome, en 2018, et enfin à la prison de Velletri, en 2019.
NG avec Vatican News