L’évêque du diocèse de Tournai, Mgr Guy Harpigny, fête ses 75 ans ce jeudi 13 avril 2023. C’est l’âge auquel les évêques remettent traditionnellement leur charge au pape. L’occasion de revenir avec lui sur son parcours, marqué par vingt années d’épiscopat.

Une rencontre avec Mgr Harpigny, c’est l’assurance de recevoir des réponses auxquelles on ne s’attend pas forcément. Erudit (il a notamment étudié la philosophie, la psychologie et la théologie et enseigné durant de nombreuses années), le 100e évêque de Tournai porte un regard franc et lucide sur sa mission, son diocèse et sur la situation de l’Eglise en Belgique. Mgr Harpigny est le troisième évêque belge toujours en fonction à avoir atteint l’âge de 75 ans.
Dans quel état d’esprit avez-vous accepté cette charge d’évêque de Tournai, en septembre 2003?
J’étais doyen de Mons depuis trois ans quand on m’a appris que Mgr Huart était malade. Il est décédé en 2002 et je savais que mon nom circulait, parmi d’autres. Mais je ne connaissais pas grand-chose du gouvernement d’un diocèse. Quand le pape m’a nommé et que le nonce apostolique m’a informé de la décision, j’ai répondu que j’allais prendre le temps de prier et réfléchir. Mais il a insisté et, en quarante minutes, j’ai été amené à accepter. J’ai donc essayé de correspondre à ce qu’on attendait de moi.
Qu’est-ce qui caractérise le diocèse de Tournai?
Il est très ancien. Il y a un évêque à Tournai depuis la fin du Ve siècle. Pour les habitants du Hainaut, Tournai est excentrique. Le centre, c’est Mons ou Charleroi. Cette province, avec ses industries, a fourni beaucoup de richesses au pays jusque dans les années 1930 ou 1940. C’est à cette époque que l’Eglise s’est investie dans l’action catholique. Le déclin a été économique mais aussi ecclésial. Le Concile Vatican II a eu un grand retentissement dans le Hainaut et, depuis, nous avons vécu de grands changements avec le départ de prêtres qui ont quitté le ministère. Le Hainaut est aussi marqué par une très grande pauvreté avec une partie de la population sujette aux addictions. Cela se traduit dans cette question que j’entends souvent: comment vais-je survivre? Je ne juge pas cette pauvreté mais je rejoins les experts qui observent que cette situation ne peut pas durer.
Propos recueillis par Manu VAN LIER
Portrait

Né le 13 avril 1948 à Luttre (un village entre Charleroi et Nivelles), Guy Harpigny est l’aîné d’une famille de quatre enfants. Fils de catholiques pratiquants, il est baptisé le dimanche après sa naissance. « A l’époque c’était le plus rapidement possible » remarque-t-il. Son papa a fait carrière dans les chemins de fer. Sa maman, a enseigné la religion dans les écoles communales de Luttre, Pont-à-Celles et environs. Adolescent, c’est lors d’une retraite organisée à Sint-Andries (Bruges) que Guy Harpigny prend la décision de consacrer sa vie à Dieu. A 18 ans, il entre au Séminaire de Bonne-Espérance pour étudier la philosophie pendant un an avant de rejoindre le Séminaire St-Paul à Louvain où il enchaîne deux années de psychologie puis quatre années de théologie. En 1973, il est ordonné prêtre et poursuit ses études avec un doctorat en théologie. Doyen principal de la région Mons-Borinage de 1997 à 2003, il est élu évêque le 22 mai 2003 et ordonné à Tournai, en la cathédrale Notre-Dame, le 7 septembre 2003.
Guy Harpigny aime voir ses amis et sa famille, les voyages, la cuisine, la lecture, la musique baroque et les séries policières. « Je regarde volontiers des séries ou films policiers où je me prends au jeu de découvrir qui est le coupable. » Sa citation favorite: Aurea Mediocritas (Horace) – le juste milieu vaut son pesant d’or.
Pleins feux sur Mgr Harpigny, première diffusion: lundi 3 avril sur 1RCF Belgique
Doté d’une formation multidisciplinaire (philosophie, psychologie, théologie et la langue arabe) l’évêque porte un regard franc et lucide sur sa mission, son diocèse et sur la situation de l’Eglise en Belgique.
Réalisation et présentation: Manu Van Lier

Découvrez la suite de cet article dans le Journal Dimanche
Profitez de nos offres à partir de 40€/an. Contactez-nous en ligne, au 010 / 77 90 97 ou via abonnement@cathobel.be