Pas simple d’être prêtre en 2023! Dans une Eglise qui se rétracte, ils sont parfois isolés, souvent surchargés. Dans le même temps, certains estiment plutôt qu’on pourrait s’en passer… En ce Jeudi saint, fête du sacerdoce, nous voulons plutôt rendre grâce. Et leur dire merci pour le don de leur vie.

Une Eglise sans prêtre? L’idée ne date pas d’hier. En 1968 déjà paraît un ouvrage intitulé Demain, une Eglise sans prêtres?. Alors que de nombreux prêtres quittent le clergé, le journaliste Jacques Duquesne explore alors des voies pour faire face à cette crise sacerdotale. En 2004, l’historienne Martine Sevegrand consacre un livre à la crise rencontrée par le clergé séculier français entre 1945 et 1978. Explicite, le titre de son livre fait l’abandon du point d’interrogation: Vers une Eglise sans prêtres. Plus récemment, en janvier, un groupe de catholiques liégeois publie une brochure dans laquelle il pose le constat que « pour supprimer le cléricalisme, il faut supprimer le clergé ».
« Chacun travaille de chez soi »
Une Eglise sans prêtre? Ce n’est pas (du tout) la voie que l’institution imagine pour son avenir. Au contraire! Si la hiérarchie a pris acte de la (très vive) réduction du clergé, elle continue à prier pour les vocations. Et c’est avec un soin particulier qu’elle accompagne les jeunes qui se sentent appelés. Parallèlement, elle est plus consciente que par le passé des difficiles conditions dans lesquelles les prêtres peuvent être amenés à vivre leur sacerdoce. En certains diocèses, des services spécifiques d’accompagnement ont d’ailleurs été créés.
Il n’empêche que le chantier demeure de taille. « Pour les prêtres, les débats qui interrogent directement leur vocation et leurs missions ne sont pas toujours faciles à vivre », confessait l’abbé Michel Rongvaux, dans La Libre du 27 mars dernier. « Cela est d’autant plus vrai qu’à Bruxelles, nous n’avons pas de lieux ni d’espaces propices pour échanger librement entre prêtres, entendre les positions des uns et des autres, débattre, nous comprendre… Chacun travaille de chez soi et nous sommes finalement fort seuls et isolés face à ces questions. »
Etre prêtre relève assurément moins de l’évidence aujourd’hui qu’hier. Redéfinition du rôle, complémentarité avec les laïcs, risque de surcharge et isolement ne constituent que quelques-uns des défis qui pèsent sur eux. C’est dire si leur mission… est grande et belle!
Avec l’aide des services de communication diocésains, Eglise Info et RCF se joignent à CathoBel-Dimanche pour lancer l’opération #FêtonsNosPrêtres. Objectif: prendre le temps de rendre grâce pour tout ce qu’un ou plusieurs prêtres ont pu nous apporter dans la vie. Et prendre soin de leur dire merci.
Cette semaine, des milliers de cartes postales sont imprimées et envoyées vers les unités pastorales et nos publics. Nous vous invitons à écrire un petit mot, et à envoyer vos cartes aux prêtres qui vous marquent.

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