Une nouvelle lettre ouverte a été publiée ce samedi 4 mars sur la rubrique « opinions » du site www.lalibre.be. Intitulée « Non, nous ne voulons pas une Église sans prêtres », elle est cosignée par 19 personnes, et s’inscrit en réaction à la brochure « Rendons l’Eglise au peuple de Dieu » publiée en février dernier. Les signataires insistent sur l’importance du clergé dans un monde où l’accès aux sacrements est devenu difficile.

CC BY-NC-SA Catho Bordeaux
19 laïcs catholiques ont tenu à faire entendre leur voix suite à leur lecture du fascicule, réagissant sur sa conclusion, qu’ils considèrent comme « excessive ». Après avoir discuté ensemble de la question, ces catholiques ont voulu publiquement s’opposer à l’idée de l’abandon de l’ordination. Ils estiment aussi que leur opinion serait « largement soutenue ».
Dans leur lettre ouverte, ils reviennent sur l’importance des sacrements et sur ceux qui les confèrent – les membres du clergé. Pour les cosignataires, revenir sur l’ordination et sur l’importance de la grâce sacramentelle ou la transcendance relèveraient des « thèses protestantes d’il y a cinq siècles », nous explique l’un des 19 catholiques. Ils insistent aussi sur la richesse des différents états de vie de l’Eglise. « L’Église, c’est le peuple de Dieu, les laïcs et les prêtres, c’est un peu tout le monde, chacun a sa juste place. »
Un débat, pas une réforme
Les signataires de la carte blanche ne considèrent pas qu’il y a un risque de schisme pour autant. Ils connaissent les auteurs de la brochure et nous confient leur souhait d’ouvrir la discussion. « Les gens qui sont derrière cette brochure sont au service de l’Église », estime Jacques Galloy, cosignataire et directeur de 1RCF. « Le synode ouvre des espaces d’expression et leur réflexion suscite des réactions comme la nôtre. Mais il n’est pas question d’une réforme. » La publication sur le site de La Libre leur est donc importante pour exprimer leur opinion et contribuer au débat dans l’Eglise, expliquent-ils, « dans un monde où la communication est importante et ou des prises de position se font de manière écrite et unilatérales. »
Se défendant d’être conservateurs, les signataires se revendiquent catholiques romains et défenseurs du trésor qu’est l’unité de l’Église, leur permettant d’en débattre en interne. « Le débat mérite d’être tenu non pas dans l’ombre mais à la lumière », soutient-on du côté de ceux qui remettent en cause le livret.
Si la brochure semble s’adresser à l’ensemble de l’Eglise, Jacques Galloy met en avant le fait que le fascicule « Rendons l’Eglise au peuple de Dieu » émane de personnes du vicariat de la santé à Liège. L’expérience des auteurs aborderait donc la question des sacrements dans les hôpitaux, de la proximité des malades ou de leur accompagnement. Est-ce que la remise en question de la vie sacramentelle et du clergé abordé dans la brochure ne concernerait que ces milieux-là ? C’est en tout cas ce que Jacques Galloy estime.