En ce lundi 13 mars, exactement 10 ans après le début du pontificat de François, une célébration priante a rassemblé plusieurs centaines de personnes en l'église Notre-Dame de la Cambre (Ixelles). Dans son homélie, le cardinal De Kesel a rendu hommage au Pape. Et a salué son engagement social.

Ce sont les deux nonces apostoliques actifs à Bruxelles qui étaient à l'initiative de la célébration: Mgr Franco Coppola, qui représente le pape auprès du gouvernement belge, et Mgr Noël Treanor, nonce auprès de l'Union européenne. L'assemblée était nombreuse à 17h30, heure du début de la célébration. La plupart des évêques de Belgique étaient présents, de même que de nombreux prêtres, diacres, religieux, laïcs, ainsi que plusieurs représentants d'autres religions. Des ambassadeurs ont également participé à la messe. Suivant le cortège des prêtres en début d'eucharistie, le roi Albert II et la reine Paola participèrent aussi à la célébration. Elio Di Rupo, ministre-président wallon, a, pour sa part, rejoint les lieux au terme de l'eucharistie, pour la réception.
La signification sociale de la foi

"En vérité je vous le dis, aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays", indique Jésus dans l'Evangile de ce lundi 13 mars. "Quand on connaît bien quelqu’un, quand on lui est familier, on pourrait croire que cela aide à mieux le comprendre et à l’accepter", commenta le cardinal De Kesel dans son homélie. "Mais ce n’est pas toujours le cas. On peut aussi être trop familier. On peut l’être tellement et avoir des conceptions bien établies à propos de quelque chose ou de quelqu’un, qu’on ne soit plus ouvert à ce qui peut arriver de neuf ou d’étonnant."
Le cardinal évoqua ensuite cette "Eglise en sortie", pour laquelle le pape plaide depuis novembre 2013 et la publication de l'exhortation apostolique Evangelii gaudium. Il rappella que les "périphéries" chères à François étaient celles de l'humanité - "ceux qui vivent en marge de la société, ceux qu’on n’écoute pas, ceux qui ne comptent pas parce qu’ils sont pauvres ou âgés, à tous ceux qui en raison de la couleur de leur peau, de leur orientation naturelle ou de leurs convictions". Le cardinal prit ensuite, de manière particulièrement résolue, la défense du pape :

"[François] soulignerait trop peu la dimension religieuse. Certains l’accusent même d’un manque de profondeur théologique. C’est triste, inexact et injuste. C’est précisément parce qu’aujourd’hui la religion est privatisée qu’il est capital de mettre l’accent sur la signification sociale et la pertinence de la foi et de l’Evangile pour les questions de société. Tout comme le Concile Vatican II a plaidé de façon si marquante en faveur d’une Eglise qui partage « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps ». Une Eglise qui, avec d’autres, cherche des réponses aux grands défis qui sont les nôtres aujourd’hui, ainsi que le pape François le fait dans ses dernières encycliques Laudato si et Fratelli tutti. C’est un discours ecclésial, adressé à ses frères chrétiens, par lequel cependant toute l’humanité se sent concernée. L’Evangile acquiert ainsi une crédibilité pour le monde entier."
Ce que Dieu attend aujourd'hui
Après avoir rappelé l'importance de la synodalité, le cardinal invita l'Eglise à ne pas passer à côté des défis de l'heure: "Plus d’une fois le pape a déclaré : nous ne vivons pas une époque de changements mais un changement d’époque. Il serait regrettable pour l’Eglise si, maintenant que nous nous trouvons à un tournant, elle ne comprenait pas les signes de ce temps. Attachée et habituée au passé, comme les concitoyens de Jésus à Nazareth, elle ne verrait plus et ne discernerait plus ce que Dieu attend de son Eglise aujourd’hui."
En fin de célébration, à la demande du nonce Coppola, et conformément à la demande que la pape répète inlassablement, l'assemblée a prononcé une prière pour lui. Dans la foulée, une réception se tint dans le cloître de l'abbaye.

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