Le diocèse de Gand, autant que l’Eglise belge, font mémoire d’une guérison qui s’est produite le 22 mars 1923. Maria Pellemans, gravement malade, a failli ne jamais atteindre ses 24 ans. Lors d’un pèlerinage sur la tombe de Thérèse de Lisieux, qui était alors en voie de béatification, l’extraordinaire s’est produit.

Pour cette année jubilaire, le Carmel de Gand a ouvert ses archives. On y retrouve en détails le récit fait par Maria Pellemans qui était gravement malade de la tuberculose. Son confesseur lui suggère de se rendre à Lisieux où le cercueil de la petite Thérèse devait être changé de lieux. Maria Pellemans refuse d’abord : « j’étais si malade qu’un voyage à Lisieux serait un défi. Après tout, je ne voulais pas écourter ma vie et mourir en chemin. »
Très faible, ne tenant quasiment plus debout et ne pouvant guère s’alimenter, la jeune Bruxelloise prend quand même le départ vers la Normandie. Par une grande dévotion envers la future bienheureuse Thérèse, Maria Pellemans accepte de s’y rendre pour lui demander trois grâces. Elle part le vendredi 19 mars pour une semaine de pèlerinage à Lisieux.
La guérison, même quand on ne la demande pas
La jeune fille se rend une première fois, portée par sa grande sœur, au cimetière de Lisieux. L’abbé Barette, curé de Koekelberg qui accompagne ce voyage, lui suggère ensuite d’aller voir Mère Agnès, du Carmel de Lisieux. Celle-ci recommande à Maria Pellemans de retourner sur la tombe de Thérèse pour lui demander sa propre guérison, ce qu’elle n’avait pas fait jusque là.
Elle reste deux heures sur place au cimetière, pendant lesquelles la jeune malade n’entend plus et ne voit plus ce qui se passe autour d’elle. « Je restai là environ 2h dans cet état, raconte-t-elle quelques années plus tard, jusqu’à ce que le curé m’a doucement secouée et que j’ai ouvert les yeux. Je me suis levée très calme, dans une paix qui n’est pas de cette terre. « Êtes-vous guérie ? » « Oui, je le crois. » … »
« Loin d’imaginer que ma guérison aurait de telles conséquences…. »
Dans ce même récit publié en 1965, elle précise avoir reçu quelques semaines plus tard la visite à Bruxelles du vice-postulateur, venu de France, accompagné d’un Père de Bruxelles. « Il m’a dit que
ma guérison serait admissible à la canonisation de la Petite Thérèse. J’étais étonnée. [Le prêtre explique] ‘Votre guérison est d’une importance si exceptionnelle qu’elle sera incluse dans les Actes. Vous avez été guérie immédiatement et complètement en présence de dix témoins. Un tribunal ecclésiastique sera mis en place pour enquêter sur votre guérison. En effet, c’est le premier grand miracle qui s’est produit après la publication du décret de béatification.’ Même à cette déclaration inattendue, je suis restée calme. J’étais loin d’imaginer que ma guérison aurait de telles conséquences.«
🔎 Le témoignage intégral à découvrir en PDF Rencontre avec une miraculée

Pour passer de la béatification à la canonisation de Thérèse, deux miracles étaient nécessaires du temps du procès de canonisation de sainte Thérèse. Pour elle, il a s’agi:
- la guérison de Sœur Gabrielle Trimusi, des Pauvres-Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie (Parme, Italie), d’une tuberculose des vertèbres (1923) ;
- et de celle de Maria Pellemans qui souffrait depuis 1919.
Une fois ces miracles authentifiés, le pape Pie XI, entouré de 23 cardinaux et de 250 évêques, a procédé à la canonisation de Thérèse le 17 mai 1925. Parmi les 50.000 fidèles venus à Rome, seulement 5.000 purent entrer dans la Basilique Saint-Pierre de Rome et entendre le pape prononcer la formule solennelle déclarant qu’on pouvait désormais appeler l’humble carmélite de Lisieux : « Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ».
AFdB (avec archives)
Pour aller plus loin:
👉 2023, une année pour Thérèse de Lisieux
👉 une après-midi autour de Maria Pellemans est organisée ce 22 mars à Gand