Commentaire de l’évangile du dimanche 2 avril 2023 : « Effervescence, déliquescence, et Gloire »


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Commentaire de l’évangile du dimanche 2 avril 2023 : « Effervescence, déliquescence, et Gloire »
Jesus Christ oil painting
Par Angèle Mamuza
Publié le
3 min

Nous voici déjà arrivés au Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur et notre commentateur du jour nous partage sa réflexion...

Dimanche particulier qui nous présente l’entrée idyllique de Jésus à Jérusalem jusqu’à sa condamnation à mort!

Vanité humaine "où tout est vanité" et dense compassion de Dieu, c’est saint Matthieu qui draine pour notre expérience ce qu’a été la vie de Jésus. Les esprits humains n’ont pas échappé d’un feu follet de glorification à l’effondrement, une vibration des yeux d’abord triomphants qui sont ensuite devenus hagards; entrée triomphante et par ailleurs sortie de scène les oreilles basses! Splendeurs et misères.

Le récit biblique nous présente Jésus hameçonné pour n’en dire que du bien, si ce n’est qu’il a été inféodé en un temps et deux mouvements dans un public volatile qui comme en tout temps se laisse retourner comme une crêpe et n’en dire plus que du mal une fois qu’il se trouve insécurisé. Soyons bons joueurs: l’Humain est bien instable. Jésus qui nous est décrit dans un pudique face à face s’est par contre révélé comme le frère de consistance, d’absolue constance, d’option indiscutable.

Arrêtons la pire des lâchetés, évitons de choisir au vogelpik, suivant Jésus au petit bonheur la chance comme on se rendrait à une loterie. Reconnaissons qu’aujourd’hui nous ne sommes pas plus vaillants que les apôtres. Par contre Jésus tient son cap, il nous serre sans discontinuer comme une mère serre son enfant sur la poitrine, il préserve du danger ce grain de l’espérance qui s’avance même aux jours les plus sombres.

Soyons lucides: à la différence des grains de blés qui sont broyés, moulus, mis en sacs, livrés à de bonnes faims, Jésus a pour sa part été mis à sac, pris pour un bandit méprisable, rebut de société comme de ce qu’au moulin on fait du son abandonné aux pourceaux, pomme pourrie pour le cercle des bien-pensants, juste bonne à être versé au compost. Mais n’est-ce pas ce qui est composté qui devient un génial terreau de bienfait pour les temps à venir? Apprenons sans cesse de Jésus qu’il est le terreau du bien-être et du devenir en qualité de notre Humanité. Jésus est un cœur chaud battant d’amour. Aucun artifice, aucun calcul, aucun froid algorithme, et pareillement pas de dévoiement dans des guerres qui sont des aveuglements fracassants avec incapacités de distinguer encore le blé de l’ivraie. Ne pouvons-nous quitter nos volatilités et nous employer à la résilience?

Jésus, tu nous as choisis pour la vie, si instables que nous soyons. C’est le moment de nous rassembler près de la croix en compagnie de Marie et de Jean; c’est de notre possible Sagesse de te choisir pour affronter dignement avec toi les maux de la terre: l’horreur des manipulations, les tensions qui désolidarisent dans le couple, l’appât de la drogue en l’enfant emporté par elle, la sœur ou le frère, l’ami ou le voisin que nous jalousons, nos détracteurs de quelques acabits qu’ils soient. Mort, que ton dard empoisonné ne nous atteigne pas. Christ, reste gravé dans les chartes de l’Humanité en devenir.

Abbé Philippe DUPRIEZ

Catégorie : L'actu

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