Au moins 4 815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l’Église catholique portugaise depuis 1950. C’est l’une des conclusions du rapport rendu public ce lundi 13 février par la Commission indépendante créée en janvier 2022.

Selon la Commission indépendante chargée d’enquêter sur les abus commis au sein de l’Eglise portugaise depuis 1950, coordonnée par le pédopsychiatre Pedro Strecht, au moins 4 815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l’Église catholique portugaise.
Dans ce pays où près de 80 % de la population est catholique, l’onde de choc est palpable. Sachant que ces chiffres ne reflètent pas l’ampleur réelle du phénomène. La Commission portugaise, contrairement à la CIASE française, n’a pas souhaité présenter d’extrapolation.
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes par la Justice
La commission indépendante a donc rendu ses conclusions ce lundi 13 février; elle a travaillé à partir d’un appel à témoignages, a entendu plus de 500 personnes pendant un an.
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Si la plupart des crimes dénoncés sont prescrits, 25 accusations ont été transmises aux autorités judiciaires, conduisant à l’ouverture de plusieurs enquêtes. Les situations dénoncées sont très graves, et le rapport souligne également le caractère endémique qu’ont pris les faits à certains endroits.
20 % des victimes ont moins de 40 ans aujourd’hui
D’après le rapport, la plupart des faits par ailleurs été commis dans les séminaires, les internats, les sacristies ou confessionnaux. L’âge moyen des victimes était de 11 ans et 20,1 % d’entre elles ont aujourd’hui moins de 40 ans. Nos confrères de La Croix relève aussi que près de la moitié des victimes ont parlé pour la première fois à l’occasion du travail de la commission.
Les évêques portugais se réuniront à Fatima le 3 mars
Afin de tirer les conclusions du rapport, les évêques portugais ont annoncé qu’ils se réuniront pour une assemblée extraordinaire le 3 mars à Fatima.
Ils pourront notamment réfléchir aux recommandations pour l’Église, mais également pour la société en général, énumérées dans le rapport, afin de prévenir les violences sexuelles sur mineurs. En revanche, pointe nos confrères de La Croix, le document de la Commission n’insiste pas sur les phénomènes de « dissimulation » et de « couverture » au sein de l’Église dont avait parlé le coordinateur Pedro Strecht durant les travaux de la commission.
S.D. avec La Croix