Myriam Gesché : “Rendre les cours de religion optionnels dans l’enseignement officiel est contraire à la Constitution”


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Myriam Gesché : “Rendre les cours de religion optionnels dans l’enseignement officiel est contraire à la Constitution”
Par Sophie Delhalle
Publié le
3 min

Dans une carte blanche diffusée sur le site de La Libre ce 12 février, la présidente de l’Instance pour le cours de religion catholique, Myriam Gesché, réaffirme l'absolue nécessité de conserver des cours de religion dans l'enseignement officiel.

Rendre les cours de religion optionnels dans l’enseignement officiel serait considérer que les religions ne font pas partie de la culture commune, débute Myriam Gesché avant de rappeler que "Ce serait contraire à l’esprit de la Constitution qui oblige l’école à organiser des cours convictionnels significatifs en accord avec les convictions des parents".

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Eviter le piège de la concurrence

Le contexte de terrorisme et d'attentats religieux qui s'est installé en Europe depuis 2015 a montré la nécessité de renforcer l'éducation à la dimension religieuse, estime Myriam Gesché. "Ne pas traiter cette dimension de l’identité à l’école, c’est en faire une identité intouchable qui peut être meurtrière".

La présidente de l'Instance pour le cours de religion catholique met également en garde : "Religions, éthique, philosophie, éducation citoyenne sont différents paramètres qu’il faut pouvoir combiner dans les systèmes éducatifs. Les considérer en les mettant en concurrence est un piège dans lequel il ne faut pas tomber".

Prendre la mesure des enjeux

Concernant le projet de la Ministre Désir sur l’extension de l’Éducation à la philosophie et à la citoyenneté à deux heures hebdomadaires ainsi que sur les scénarios d’une réorganisation des cours de religion et de morale dans l’enseignement officiel, "Rien n’est décidé", réaffirme-t-elle. "Il est essentiel de prendre la mesure des enjeux qui se cachent dans ce dossier complexe". Par ailleurs, se laisser guider par des considérations organisationnelles ou budgétaires serait une grave erreur.

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La présidente ne mâche pas ses mots et pointe du doigt le discours défaillant de "ses" adversaires : "Tous les domaines de la culture doivent pouvoir être traités par la raison. Seuls les laïcistes athées et les intégristes religieux pensent le contraire".

Aussi, elle l'affirme avec conviction : "La raison doit traiter le fait religieux au sens large à l’école." Et regrette que "L’éducation au dialogue interconvictionnel, qui semblait un argument de premier plan pour tous ceux qui plaidaient pour rassembler les élèves des différents cours philosophiques, ne fait plus l’unanimité".

Le cours de religion a toute sa place à l'école

Myriam Gesché ajoute encore que "Les questions sociales ont aussi souvent une dimension religieuse. Gommer cette dimension, c’est faire obstacle à un véritable débat démocratique".

La présidente estime que les religions doivent être traitées à l’école à différents niveaux, et rappelle que le cours de religion a notamment pour mission de donner aux élèves des clés critiques pour comprendre le fait religieux. Cette mission devrait aussi prendre place dans le cours de philosophie et citoyenneté de l’enseignement officiel par une modification du référentiel commun d’EPC.

Evacuer le cours de religion est contraire à la Constitution

"Rendre les cours de religion optionnels, a fortiori s’ils sont sortis de la grille horaire scolaire des élèves de l’enseignement officiel, ce serait considérer que les religions ne font pas partie de la culture commune" alerte Myriam Gesché, et cette décision reviendrait à les renvoyer dans la sphère privée. Avec les risques inhérents.

Enfin, argument de poids, "Ce serait contraire à l’esprit de la Constitution qui oblige l’école à organiser des cours convictionnels significatifs en accord avec les convictions des parents".

Faire l'impasse sur les cours de religion pose aussi différentes questions énumérées par la présidente de l'Instance pour le cours de religion catholique : quelles exigences pédagogiques pourrait-on maintenir dans ces cours ? Quelle évaluation et quelle participation à la certification des élèves ? Quel accompagnement et quel contrôle des enseignants ? Quels glissements des enfants des familles qui tiennent à la dimension religieuse de leur identité, d’une école devenue “sans Dieu” vers une école “avec Dieu” ?

S.D.

Catégorie : Belgique

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