L’Ordre Franciscain Séculier (OFS, anciennement appelé le Tiers ordre franciscain) est concerné par la guerre en Ukraine comme toute congrégation répartie à travers le monde. Le responsable international de l’OFS fait écho d’une visite « émouvante » sur place, à la rencontre des chrétiens éprouvés.

D’une certaine discrétion en amont, c’est via la page Facebook du conseil international de l’OFS que Tibor Kauser dévoile s’être « rendu ce week-end [les 11 et 12 février, donc] en Ukraine pour rencontrer nos frères et sœurs qui, depuis presque un an, vivent dans et avec la guerre. » Le programme prévoyait une visite de Lviv où ils ont rencontré le Conseil national OFS, un des conseils régionaux, et deux fraternités locales. La fraternité JeFra [les jeunes franciscains] les a également rejoints.
« Nous ne pouvons pas nous habituer à cette situation »
« La visite a été très émouvante, reconnaît Tibor Kauser. Je voulais exprimer notre solidarité à nos frères et sœurs, et leur faire savoir qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ne sont pas oubliés. La guerre a duré presque un an, mais nous ne pouvons pas nous habituer à une telle situation. J’ai pu entendre des histoires, ressentir des émotions, regarder dans les yeux et embrasser des sœurs et des frères. Les rires et les larmes étaient présents en même temps« .

L’un des moments les plus marquants de ce week-end a été la visite nocturne d’un cimetière pour prier pour ceux qui sont tombés dans la guerre pour l’Ukraine. « Ce n’est pas seulement la visite et la prière en soi qui ont été émouvantes, mais aussi la manière profondément spirituelle dont ces frères et sœurs – parmi lesquels les jeunes franciscains – ont prié le chapelet« , dit Tibor.
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Une occasion d’écouter ce que vivent les familles ukrainiennes
Tout le monde est touché par la guerre, chaque famille a au moins un homme qui se bat ou se battait sur le front. Même loin des zones attaquées, la guerre peut être ressentie. Dans l’ouest de l’Ukraine, les militaires sont dans les rues, les routes sont sous contrôle, les fenêtres des églises sont couvertes, des postes de garde militaires sont installés tout autour. Des abris sont ouverts pour un accès rapide en cas d’alerte au raid aérien. Bien que les gens semblent vivre une vie ordinaire – aller au travail, faire les courses, aller à l’église, aller au restaurant –, le stress et la terreur sont dans l’air.

« Je suis vraiment reconnaissant au Conseil national de l’OFS Ukraine et à tous ceux qui sont venus me rencontrer de m’avoir donné l’occasion de les écouter, de connaître leur vie, de partager leurs difficultés. Et je suis particulièrement reconnaissant à Dina [membre de la présidence du CIOFS, coordinatrice pour les pays d’Europe du Nord] qui a préparé cette visite et a été mon ange gardien tout au long du voyage« , conclut Tibor.
AF de B. (d’après cp)