Alors qu'il était étudiant, cinq jours d'exercices spirituels ont initié une autre tournure dans sa vie. En 2011, Louis Lorieux rejoint les Jésuites. Mais qu’est-ce qui l’a poussé à devenir également prêtre ? Ce samedi 21 janvier, il franchit cette étape et explique son choix.
Né il y a 36 ans sur la côte Atlantique, à La Rochelle, doté du pied marin et d’une oreille très musicale, Louis Lorieux est déjà engagé et s’épanouit à la Compagnie de Jésus depuis plus de dix ans. Actuellement, il anime des ateliers musicaux en parascolaire et un volet spirituel au tout jeune collège jésuite Matteo Ricci, à Anderlecht. Par ailleurs, tout comme lui-même a été accompagné et nourri dans sa foi par un aumônier et un prêtre quand il était étudiant, il est aussi actif à la pastorale des jeunes – Magis Bruxelles du Réseau Jeunesse - de l’église St Jean Berchmans.
Mêler les voix pour ouvrir de nouveaux horizons
Depuis sa tendre enfance, la musique et le scoutisme sont pour Louis Lorieux des lieux importants d’épanouissement, de rencontres et d’amitié. Chanter en chœur – surtout si c’est du Gospel ! – le passionne. Depuis qu’il vit en Belgique, il s’est un peu frotté au néerlandais en créant le "Schieve Chœur" (littéralement "cœur de travers") qui réunit des personnes venant de tous horizons. C'est peut-être sa rencontre avec des personnes toxicomanes qui a suscité son désir d’aller auprès des plus fragiles.
Toujours est-il qu'il n’en était pas à son coup d’essai. En effet, il a déjà mobilisé, dès 2016, une cinquantaine de jeunes de Saint-Denis, en banlieue parisienne, dans un projet commun appelé "Diony’s voice". L’homme est convaincu que chanter ensemble ouvre de nouveaux horizons, il étudie alors la direction de chœur au conservatoire d’Aubervilliers. "Le chant, dit-il, m’a ouvert les oreilles. C’est un lieu d’expression. Une richesse qui dit la beauté de l’humanité et le cadeau de Dieu."
Devenir prêtre, qu’est-ce cela change ?
Le grand jour de son ordination approche – ce samedi 21 janvier à 15h en l’église Saint-Jean Berchmans à Bruxelles. La communauté jésuite, la famille et les amis l’accompagneront lorsque le Cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, le consacrera à la prêtrise.
« Plusieurs collègues m’ont demandé ce qui allait changer pour moi. Je réponds toujours : Pour l’instant, rien. Fondamentalement, j’ai envie de dire « Je suis jésuite, je suis heureux d’être jésuite, et je vais continuer à être jésuite. Le w-e aura été un peu spécial, oui, mais lundi, je reviendrai travailler au collège Matteo Ricci, comme d’habitude. Pour moi, être prêtre, c’est être au service de l’Eglise et du monde et de pouvoir signifier, de manière sacramentelle, ce Dieu qui est déjà à l’œuvre et qui nous précède tous. Alors oui, cela va changer des choses. »
Alors qu’il se sentait « bien vivant » au travail comme ingénieur ferroviaire, qu’il appréciait son environnement et ses collègues et chantait de tout son coeur, Louis s’est demandé « Où suis-je heureux et en confiance ? » Les exercices spirituels
suivis pendant ses études lui ont permis, dit-il, de découvrir une vraie expérience d’écoute de la Parole de Dieu et lui ont offert une nouvelle façon de regarder le monde. Et c’est ainsi que celui qui navigué librement sur l'océan et voit la mer comme une source et une ressource, trouvera, auprès des jésuites, une nouvelle école de liberté.
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Quel est son moteur ?
Faire naître la joie. « Une joie de plénitude. Que chacun, au cœur de son quotidien – même s’il n’est pas toujours facile - puisse trouver les éléments de joie qui donnent du sel à la vie » dit-il en substance. C’est donc tout naturellement qu’il a choisi de mettre « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous » (Jean, 15,11) sur son faire-part d’ordination.
"Je crois que si Jésus a passé du temps avec ses disciples, avec les hommes et les femmes de son temps, c’est pour faire naître en eux la joie. Ma prière est que chacun, chacune, au cœur de son quotidien, dans les moments faciles comme dans les moments plus difficiles, puissent trouver ces petits éléments de joie et qui donnent du sel à notre vie."
Nul doute que lors de sa première messe, dimanche 22 à 11h30 dans l’église Saint-Jean Berchmans, il offrira ce regard ouvert et joyeux sur le monde.
NG
